un point de vue.

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L’UNIVERSITÉ D'ODENSE
22 MARS 2013
BRIDE DE DISCUSSION ENTRE DEUX DE SES CAMARADES DE CLASSE,
ALIKE MIKKENS ET NANNE JANNENS

(Le professeur rend les copies, les têtes des étudiants varient de couleurs) -Eh, t'as eu combien au dernier test Nanne? -Brah, B-. Elle est pourrie cette matière, j'sais même pas ce que je fous toujours là. J'devrais me ré-orienter en cardio; y'a pas de futur ici. Ça me saoule d’étudier les addictions et ses conneries. (Nanne gribouille sur sa feuille) -Bon quand t'auras fini de te faire désirer, tu feras ton boulot de partenaire? Tiens, occupe-toi de regarder ça au microscope. -Tu devrais demander à la jolie brune de t'aider, elle semble gérer ce qu'elle fait. Tu veux que je te rencarde? C'est Solvej Hibsen. -Elle est jolie. -Tu devrais rencontrer sa soeur, elle est aussi ravissante. Mais méfie-toi, c'est des vraies drames ces filles Hibsen. Sa grande sœur est devenue détective privée, elle a arrêté les cours pour faire son délire. Et Solvej, apparemment c'est un bon coup; mais apparemment elle est aussi proche d'un mec de la mafia. (Alike dévisage son ami) -T'hésites maintenant hein. Trouillard. -Tu vas le faire ton putain de boulot ou pas? -C'que t'es pas drôle comme mec. Tu cherches pas un peu d’imprévu dans ta vie? Tu m’étonnes que t’étudies la toxicologie t'es chiant comme la matière. Au moins, elle, elle a des seins alors on lui pardonne tu vois. -Eh bah monsieur j'ai des couilles, vas-y va l'aborder cette fille. Fais-lui faire ton boulot si t'es si sur de toi. Moi, j'ai pas envie de me faire poignarder ce soir. -Dis comme ça ça donne pas envie je t'avoue. Mais si t'y tiens tant que ça, j'irais lui parler. Tu veux son numéro peut-être? -T'es un gosse Nanne. Finis ton boulot, ferme-la et on s'en sortira très bien. (Nanne marmonne et finit par attraper son kit de sciences) -J'irais lui parler à la fin des cours, ok? Elle doit pas être si méchante que ça, t'as vu son visage. Heureux? -Tu lui demanderas son numéro? -Non, simplement de l'aide idiot. Avec toi, j'suis mal foutu. Et puis, je te dirais si cette histoire de mafia est vraie. -J'te dis qu'elle est vraie. C'est des rumeurs sur un mec d'Odense North. J'te dis, il est louche. Il trempe dans la drogue et dans les paris de jeux. -Eh bah, c'est peut-être pour ça qu'elle est en toxicologie. -Quoi? Pour aider son pote mafieux? -Bah ouai pourquoi pas? -Et après tu me dis que c'est moi l'idiot.

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double facette.

DANS LES BOIS DE L'AUTRE MONDE
UN JOUR DE PRINTEMPS DANS UN TEMPS PASSÉ
BLANCHE-ROSE ET ROSE-ROUGE

La fine brise de printemps se faisait enfin sentir et les deux petites filles semblaient s'épanouir en parcourant les bois et sa lumière tamisée. Les deux respiraient la joie, la bonté, la générosité. En sautillant à travers la forêt, elles récupéraient les fleurs sur leur chemin. Le muguet et le coquelicot semblaient se dévoiler à l’arrivée des fillettes. Elles étaient dans leur élément, leurs rires cristallins incitaient les animaux à s’approcher; espionner les deux enfants. Les joues rouges de Rose-Rouge se reflétaient dans les coquelicots et les groseilles qu’elle grignotait; la pupille de son œil rayonnait d’excitation. Adossée contre le pommier, Blanche-Rose se fabriquait une couronne de marguerites qu’elle mariait parfaitement avec ses cheveux bruns. Les deux sœurs soignaient les hirondelles et rêvaient de fées. Elles laissaient des messages un peu partout en espérant que ces lettres arriveraient en leurs mains; et passaient des heures à leurs cuisiner des mini-tartes aux pommes, aux fraises ou aux poires pour leurs amies.

Une fois les quatre heures sonnées, Rose-Rouge et Blanche-Rose rentraient main dans la main vers leur mère. Arrivée à moins de cinq minutes de marche; on pouvait déjà y sentir l'odeur chaude de tartes aux pommes et d'un doux feu de cheminée. Les deux brunettes pénétraient dans la maisonnette; leur mère les attendait avec un grand sourire. Les deux filles s'installèrent près du feu et commencèrent à se raconter des histoires de légendes et d’héros. La mère écoutait de loin; elle souriait par la simplicité du bonheur de tous les jours.

Tout ça, c'était il y a bien longtemps. C'était il y a si longtemps que ça semblait être la vie de quelqu’un d’autre; d’un inconnu. Ce moment-là, c'était un moment d’innocence. C'était avant que tout sombre. Que dire; quand j'en rêve je me dis: laissons tomber les illusions et cliquons sur "restart" ça, c'est forcément la réalité.

LES ÉLUCUBRATIONS.

Retouchant délicatement sa manchette et essayant de lutter contre une mèche rebelle, le souffle de la jolie Solvej est haletant; ses joues sont rouges et ses yeux brillent. Elle est épuisée et a été la seule serveuse de service ce soir. Elle ne s’est pas plaint, comme à son habitude. Il est deux heures du matin et c'est enfin la fermeture. Par habitude, elle profite que le restaurant soit vide pour se servir un verre de whisky et se fumer une clope, ce serait bien un cigare mais c’est trop fort pour elle. Il manque du jazz, se dit-elle. Ses yeux picotent de fatigue, elle tire nerveusement sur sa cigarette. La fumée installe la pièce, la lumière s’infuse dedans; Solvej observe en silence. Des pas se dirigeant vers la grande pièce se font entendre; le coeur de Solvej commence à battre encore un peu plus vite. Elle se tortille les cheveux par réflexe, tire une autre latte sur sa cigarette, plus longue cette fois. Elle aspire et inspire la fumée délicatement. -Salut la belle. Les bouts de ses doigts frémissent, ses lèvres se crispent. Par instinct, elle étire son cou, répondant par un sourire au loin. Sigmund sent l’alcool mais sa beauté semble être intouchable avec cette douce lumière tamisée. Il a ce sourire en coin, il l’a toujours eu. Il sort un joint de sa poche, l’allume. -Bonne soirée ce soir, hein? Solvej plisse les yeux, penche légèrement la tête à sa droite. -Oui, j’ai eu trois fois plus de pourboires, les deux autres étaient pas là. Sigmund baisse les yeux; il a beau être sur une autre planète il a compris le sous-entendu: trois couronnes de plus pour trois fois plus de boulot. Il prend une gorgée du verre de la brunette. En remontant ses yeux, ses pupilles croisent le regard incertain de Solvej. -Tu dors où ce soir? Il lui tend le spliff, Solvej pose sa cigarette et inhale la douce marijuana. Après tout, comment peut-on juger les addictions si on ne s’y trempe pas, vrai? Solvej craque ses doigts fins et se mordille la langue. Elle finit le verre de whisky sur la table, prend une autre taff et rend le joint au beau brun. -Sur ton canapé? Sigmund abroge son fameux sourire en coin. -Tu peux dormir dans mon lit tu sais, n’importe quand. -Non, pas ce soir. J’suis crevée et j’ai un dm à faire pour vendredi. La brunette relève son regard pour succomber au charme de Sigmund, elle n’a jamais pu lui dire non. Elle voulait être avec lui à chaque moment de la journée, elle n’en était jamais lassée; mais cette fois c’était lui qui était raisonnable. -Je te demanderai rien, je veux juste t'éviter de faire autant de trajet. Dors dans mes bras en haut, t’en fais pas je te demanderai rien.

Sigmund était seulement bourré et sous drogues douces ce soir; il s’en foutait et avait passé une bonne soirée. Il y avait des sous-entendus dans beaucoup de ses propos. Quand il disait bonne soirée; cela signifiait que plus de 50 000 couronnes étaient arrivées dans sa caisse. Solvej n’a jamais su totalement ce qui se passait dans cette arrière-salle; mis à part que c'était illégal et que Sigmund se faisait beaucoup de sous. Il était malin et dépensait bien l’argent. Et puis vu que beaucoup partait dans la drogue ou dans les mains de Gustav, au final pas besoin de se compliquer la vie à le blanchir, le restaurant suffisait. Parfois il se payait une nuit dans un hôtel luxueux avec une jolie fille qu’il rencontrait en soirée, parfois c'était un nouveau costume et parfois c'était les factures de Solvej qui étaient payées. Quand il demandait à son amie où elle dormait; il ne demandait pas une nuit torride mais de la compagnie et un petit déjeuner fait maison. Il n’aimait pas se réveiller tout seul, une fille lui remontait le moral. Entre ces deux personnes, il n’y avait pas besoin de tant de paroles. Sigmund ne s’en rendait pas compte et Solvej ne savait pas comment appeler ça. La cigarette et le joint écrasés, les deux se relevèrent, le jeune homme l’entoura de ses bras et monta au premier étage où il a un appartement secondaire. Il déposa un baiser sur le front de Solvej et partit s’affaler sur le lit, enlever son jean et son tee-shirt en deux temps trois mouvements pour finalement s’endormir en quelques secondes. Solvej se déshabilla et se faufila à ses cotés. Elle s’endormit peu de temps après.

Le lendemain matin, Solvej ouvrit les yeux en première. Le bras de Sigmund entourait sa hanche, son dos touchait le torse chaud du bel homme. Elle se leva délicatement sans le réveiller habillée d’un débardeur trop grand et d’une petite culotte; sa silhouette se mélangeait parfaitement au décor. Elle connaissait cet endroit comme sa poche; en quelques minutes des oeufs et du bacon frémissaient dans la poêle, des verres de jus d’orange servis sur la petite table en plastique. On était jeudi et il était à peu près neuf heure trente. A peine les oeufs prêts que Sigmund arriva dans la petite cuisine, se frottant les yeux. Il alluma la radio et passa sa main sur le bas ventre de Solvej et l’embrassa dans le cou. La jeune fille en avait des frissons, elle se mordillait les lèvres pour éviter d’en rougir. -C’est prêt. Sigmund retira sa main et prit place sur une chaise dépliable, en plastique aussi, avant d’engloutir le repas. Il souriait, tandis que Solvej finissait son repas. Il était toujours en caleçon. -Ça te dérange pas si je fume? Évidemment, non. Il le savait et avait déjà attrapé tout le nécessaire pour s’en rouler un. Solvej souriait, Sigmund aussi. La musique qui passait était Madonna - Lucky Star. Un vieux tube des débuts de la chanteuse. Le joint s’alluma et des ronds de fumées apparaissaient dans la cuisine. Solvej aurait bien crié pour l’abus de drogue le matin; mais elle avait compris qu’il fallait être tolérant avec l’herbe: petit pas par petit pas. Après tout, ça n’avait rien de pire que l’alcool. Dalgaard se leva et approcha Solvej qui était près de l’évier entrain de débarrasser. Il aimait son odeur, elle était rassurante; la jeune fille s'offrait quelques minutes de son rêve. D’un coup, un bruit de clé se fit entendre dans la serrure. Les deux presque-amants tournèrent la tête. Une jolie blonde apparut. -Sigmund, je rêve là? Sigmund regarda brièvement vers son amie, puis regarda vers la blonde. Il avait vraiment l’air interloqué. Il fuma une taffe avant de dire: -Bébé, j’te jure, c’est pas ce que tu crois. Solvej, dis lui il s’est rien passé! Par réflexe et bonne attention, Solvej répondit au tac au tac avec ses plus beaux yeux -Il dit vrai, il ne s’est rien passé. Solvej, totalement paniquée par les événements, cherchait ses habits du coin de l’oeil. -Tu m’attends à ce que je te crois connard? Elle a pas de soutif ta pute! Sigmund, tout de suite plus intéressé, s’offrit une minute d'égarement avant de se reprendre. -Solvej, je te vois à ton service de samedi? J’ai des choses à gérer, il vaudrait mieux que tu partes. Solvej lança un regard bref à Sigmund, puis à sa blondinette; avant de se diriger avec sa démarche légère et mal assurée vers ses habits et la sortie.