Avant de vous inscrire, assurez-vous d'avoir fait un petit tour sur nos PVs et les scénarios de nos membres. Et si vous avez des questions quant à la réalisation de votre personnage: nous sommes à votre entière dispo!
C'est officiellement l'été à Odense! Le soleil brille fort, il fait 21° et c'est le moment de sortir votre bateau pour faire bronzer cette peau blanche!
Avez-vous pensez à dire bonjour au flood aujourd'hui?
Aussi, n'oubliez pas les mini-intrigues vont bientôt se conclure! Aussi, la fête des bateaux/notre premier topic commun est toujours en cours! Venez y faire un tour
« Snow White? Ah, I saw that movie. Oh, porn version anyway. » (w/ esben)
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Sofia Lindberg
BACK IN ANGER,“ there was nowhere to go but everywhere. ”
Date d'inscription : 01/05/2013 Nbre de Messages Postés : 159
Sujet: « Snow White? Ah, I saw that movie. Oh, porn version anyway. » (w/ esben) Mar 7 Mai - 19:47
Esben + Sofia
“ Snow White? I saw that movie. The porn version anyway. There was this wicked Stepmother. Woo, she was wicked. ”
Un rayon de soleil perce à travers le rideau du salon. Lentement mon cerveau tente de relier cette image au reste du monde. Si le soleil inonde la pièce à vivre, c'est que le jour s'est levé bien plus tôt que je ne l'aurais pensé. Si la pièce possède trois fenêtres, c'est que je me suis endormie sur mon canapé inconfortable au lieu de m'étendre paisiblement dans le lit flambant neuf qui m'attend dans l'autre pièce et que j'ai passé tout une après-midi à monter en compagnie de Lene. Ah, voilà c'est ça... Lene est partie très tard hier soir. Je l'ai raccompagnée à l'aéroport après un début de soirée arrosée. Une sorte de before en vue de ma future crémaillère à laquelle mon ancienne colocataire ne pourra pas assister. C'est en grognant que je renfonce la tête dans l'accoudoir. C'est vrai que maintenant je suis définitivement toute seule. Lene ne pouvait pas rester plus longtemps à cause de son travail, et je vais rapidement devenir l'ennemi public numéro 1 quand . La rumeur ne fera de moi qu'une bouchée. Je vois déjà les sourcils se froncer sur mon passage, les histoires s'enflammer comme une traînée de poudre. Le retour de l'enfant prodigue, ou plutôt de la fugitive qui est partie sans se retourner et sans décrocher le téléphone pour prévenir que son avion ne s'était pas écrasé. Un coup d'œil à mon téléphone : 10h05. Ma mort est officiellement programmée. Dès que j'aurais franchi le pas de la porte, je peux compter sur Esben ma tutrice pour me lapider sans délai, elle qui déteste tant les personnes en retard. Tandis que je rassemble péniblement mes affaires dans mon sac, j'essaye de me figurer quelle idée saugrenue est venue hanter la personne qui nous a mis en binôme. Je ne l'ai rencontrée que quelques fois et la plupart du temps encore en état de choc devant l'ampleur des nouvelles qu'elles m'annonçaient mais pas besoin de beaucoup plus pour comprendre que je suis aux antipodes de son mode de fonctionnement. Esben est soignée, précise, rapide, stricte et bosseuse comme personne tandis que je me contente de traîner autour d'elle en fumant des cigarette, avec un mal fou à tenir des propos suivis et cohérents autour d'un sujet de conversation défini par avance. Je n'ai pas vraiment l'âme d'une femme d'action quoi que ma tutrice semble déjà plus détendue lorsque nos rencontres ne précèdent pas directement ses horaires de travail ou autres réunions importantes.
Dans la rue, le froid danois fouette mon visage. Lentement, je tente de me repérer. Ma mémoire me joue des tours. Certaines rues sont bien plus grandes que je ne le pensais, des dizaines de magasins me sont étrangers. De même que le gens dans la rue ne me disent rien, moi qui connaissais tous les gamins du quartier il y a à peine cinq ans. J'accélère le pas, pas vraiment pour rejoindre Esben plus rapidement, mais surtout pour faire taire tous ses souvenirs qui se cognent dans mon esprit en tentant de reprendre leurs places initiales. Sans doute me faudra-t-il du temps avant d'accepter d'être étrangère à mon propre foyer. J'ai toujours vanté mes origines, mais un simple coup d'œil autour de moi suffit à me rappeler non, je ne suis pas chez moi ici. Le temps efface les souvenirs et les jolies images qui me hantaient à Copenhague ne sont en fait que quelques cartes postales d'une vie qui ne m'appartient plus. C'est à bout de souffle que j'aperçois enfin le petit café dans lequel nous avions rendez-vous. Seulement trois rues à parcourir au petit trot et me voilà déjà hors d'haleine, en espérant ne pas avoir à mener de combats endiablées pour le compte des protecteurs... Esben est déjà là, assise en vitrine de ce café rétro-chic, un rayon de soleil sur ses cheveux blonds la rendant encore plus puissante. Je pousse la porte du café dans un tintement de grelots et adresse un sourire amical à la serveuse et aux rares clients qui traînent encore autour de leurs petits déjeuners à cette heure avancée de la matinée. Je commande rapidement un café avant de rejoindre ma tutrice. « Désolée maman-protectrice! » Un grand sourire niais sur mon visage tandis que je saute sur ma chaise pour rejoindre Esben. Un vague coup d'œil à son visage me fait comprendre que je vais passer un sale quart d'heure pour avoir osé la faire poireauter si long temps. Mon sourire le plus aguicheur ne suffit pas à faire fondre le bloc de glace qui a figé son visage J'imagine qu'elle est restée bloquée dans cette position sans doute depuis 10h01 quand elle a compris que je serais en retard, voilà donc un long moment qu'elle n'a pas du bouger, ne serait-ce que pour cligner des yeux. Cette pensée me fait sourire, mais je plonge mon visage donc mon sac en cherchant mes affaires pour le " cours " afin qu'elle ne se vexe pas encore un peu plus. « Alors on apprend quoi aujourd'hui petit rayon de soleil ? » Ok j'avoue, j'aime bien quand elle se vexe en fait.
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Sujet: Re: « Snow White? Ah, I saw that movie. Oh, porn version anyway. » (w/ esben) Mar 7 Mai - 22:08
Exceptionnellement, Esben avait négocié une journée de congé… Et, malheureusement, elle devait la passer en compagnie d'une autre protectrice, Sofia. La jeune femme n'avait rien contre la journaliste mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'avoir un pincement au cœur à chaque fois qu'elle la voyait, comme à chaque fois qu'elle avait le malheur de croiser un autre protecteur d'ailleurs. Par chance, Sofia faisait partie de sa brigade, ce qui lui épargnerait les commentaires désobligeants que d'autres gardiens des contes se seraient fait un plaisir de faire, lui rappelant que la brigade dont elle avait parti avait — soit disant — permis aux sorcières de s'échapper de leur monde en lançant cette fichue malédiction. Toujours est-il que pour éviter une rencontre fortuite avec l'un d'eux, Esben avait préféré opter pour un lieu neutre… Seulement, elle ne pouvait pas se permettre non plus de s'éloigner du quartier général au cas où il leur faudrait, dans le cadre de la leçon, consulter les ouvrages dont les protecteurs avaient la possession. Le petit café rétro-chic, à deux pas du cinéma, lui avait donc parut idéal. Aussi, la vieille, elle y avait donné rendez-vous à son apprentie à dix heures pétantes. Bien entendu à l'heure, Esben fut rapidement frappée par l'idée que ce ne serait pas le cas de Sofia. Agacée, elle maudit une nouvelle fois son chef de brigade, lui qui avait eu la bonne idée de lui confier l'apprentissage d'une protectrice en devenir alors qu'elle-même était loin d'être un modèle sur ce point là… Mais surtout, elle avait d'autres choses bien plus importantes à faire, comme essayer de faire démissionner l'actuel gérant du country club sans pour autant se faire licencier. Peut-être qu'au final, ses supérieurs avaient considéré qu'il s'agissait de sa punition pour oser faire partie de la brigade du rubis. Quoi qu'il en soit, il lui avait été impossible de refuser et maintenant, elle se retrouvait à attendre une jeune fille qui ne donnait pas la peine de pointer le bout de son nez à l'heure. Elle lui avait gentiment accordé cinq minutes de retard, à cause du trafic…
Mais cela faisait exactement trente-sept minutes et dix-neuf secondes — et cinq cafés — qu'Esben patientait quand Sofia franchit enfin la porte. Aussitôt, le sourire poli qu'elle avait conservé pour ne pas effrayer la serveuse s'effaca, remplacé par une expression sévère et un regard noir. Tapotant sur la fine montre qu'elle portait au poignet comme pour souligner le temps précieux qu'elle venait de lui faire perdre, elle accueillit Sofia. « Maman-protectrice » ? « Petit rayon de soleil » ? Sofia ne faisait qu'aggraver son cas. “ On va se passer des petits noms si tu veux bien. ” Au ton qu'elle venait d'adopter, il était clair qu'elle ne lui laissait pas vraiment le choix. “ Je te rappelle que je suis ta supérieure. ” Elle pouvait parler, elle qui n'avait jamais considéré ne serait-ce que son chef de brigade comme tel. “ Et on pourrait savoir pourquoi tu es en retard ? ” Sofia avait intérêt d'avoir une bonne excuse. Un simple « le conducteur du bus faisait grève » ou « j'étais à l’hôpital, un ami à moi s'est fait renverser » ne suffirait pas. Sans même donner à Sofia le temps de répondre, elle balaya la question d'un geste de la main. Inutile que que la journaliste se creuse les méninges pour trouver un faux motif. A la tête qu'elle tirait, Esben pouvait facilement deviner qu'elle avait passé une nuit… mouvementée, ou tout au moins, bien arrosée. “ Peu importe, tache que ça ne se reproduise plus. Quant à la leçon du jour ? Tu vas adorer. ” Un sourire narquois apparut au coin de ses lèvres. “ L'art de la restauration des livres anciens. ” Il n'y avait pas pire pour dégouter un apprenti et Esben parlait en connaissance de cause. La plupart des protecteurs se laissait dès leur premier séchage de document inondé… quand on ne les avait pas achevés avant par le récit de l'histoire du papier. Aussi, pour punir Sofia, elle avait décidé, au dernier moment, de changer de sujet. Seulement, incapable de se souvenir de la grande majorité des choses qu'on lui avait rabaché lorsqu'elle était elle-même à l'essai, elle s'arma de son téléphone portable, recherchant les informations qu'elle devrait transmettre à Sofia.
Spoiler:
Cet épisode était énorme
Sofia Lindberg
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Sujet: Re: « Snow White? Ah, I saw that movie. Oh, porn version anyway. » (w/ esben) Mer 8 Mai - 0:09
“ Snow White? I saw that movie. The porn version anyway. There was this wicked Stepmother. Woo, she was wicked. ”
Je sors rapidement quelques affaires de mon sac. Mon ordinateur pour faire semblant de prendre des notes tandis qu'elle fera semblant de me faire un cours cohérent. Un paquet de cigarette pour les nombreuses pauses qui s'annoncent. Mon café arrive rapidement pendant qu'Esben s'énerve toute seule à propos des surnoms et de mon retard. J'ouvre plusieurs fois la bouche pour faire une remarque mais elle me devance à chaque fois. Je me contente donc de l'écouter patiemment, me contentant de faire la moue alors qu'elle m'annonce le programme de la matinée. Je laisse passer quelques secondes le temps d'ouvrir un logiciel de traitement de texte. Comme à l'habitude, je prends mon temps avec Esben. Pas vraiment pour la contrarier, plutôt pour lui montrer que je ne me laisserais pas gagner par sa folie de la vitesse et sa mauvaise humeur du moment. Je sais qu'elle peut être tellement plus drôle. « C'est bon t'as fini de râler ? Non parce que déjà je voudrais juste te faire remarquer que je t'ai vue avec des chouchous roses dans les cheveux et des caleçons à poids au primaire. J'étais aussi là quand tu voulais à tout prix aller au concert des Backstreet Boys. Difficile d'effacer cette terrible image de ma mémoire. » On a tendance à l'oublier mais c'est vrai qu'on a été à l'école ensemble. Même sans avoir été les meilleures amies du monde puisqu'Esben s'intéressait à ses études autant que moi aux garçons, j'ai tout de même vu blondie grandir et traverser toutes les phases ingrates de l'adolescence. La serveuse apporte le café alors que je prends ma respiration. « Bon alors déjà, j'ai une excellente excuse pour être en retard : mon réveil est dans un carton. » Je lui lance un nouveau grand sourire, sans la connaître par cœur je peux prévoir exactement le rapprochement de ses sourcils, l'intonation de son soupir et le pincement de ses lèvres. Esben désaprouve toutes mes petites blagues, de même que mes petits surnoms. En fait, je pense qu'elle me désaprouve dans ma globalité. Je ne sais pas vraiment pourquoi je continue de l'apprécier. Peut-être me rappelle-t-elle tout ce que je ne suis pas et que je pourrais potentiellement être quand je serais grande et sérieuse ? Enfin, ce que je devrais déjà être théoriquement. Elle ne répond pas, ça m'aurait étonnée aussi. Elle ne rentre jamais dans mon jeu, toujours plus intelligente et mature que moi... sauf quand il s'agit de jouer à qui est-ce avec les personnages de contes et les habitants d'Odense. À ce jeu là, il n'y en a aucune pour rattraper l'autre ! « Oh ça va, t'énerves pas comme ça. Je suis désolée, ça te va ? Je suis prête à subir le cours le plus pourri de toute l'univers juste pour me faire pardonner. » Je bats des paupières les mains sur le clavier, comme un pilote prêt à faire rugir le moteur au top départ. Je reste comme ça un long moment, je n'obtiens ni un sourire, ni une remarque désobligeante. Quelque chose cloche dans cette histoire. Ce n'est qu'en tournant lentement la tête que j'aperçois ma prof du dimanche en train de trifouiller son téléphone. « Tu rigoles là ? » J'aimerais me retenir de pouffer de rire, mais c'est difficile. Esben est officiellement la pire prof de l'univers. Elle déteste ce boulot et en plus elle est à peine plus avancée que moi. Je crois qu'Andreas est vraiment sans cœur enfin de compte pour lui infliger tout ça... « T'as besoin d'anti-sèches pour faire tes cours ? Vive la prof! T'es sur que le type qui t'as donné ton exam était pas bourré ? » Je croise alors les bras en arquant un sourcil, en faisant semblant d'attendre. Je savais bien que je n'aurais pas le droit à un cours complètement rasoir, mais surtout à une longue conversation avec ma nouvelle tutrice qui finirait sans doute par une pause petits gâteaux plus longue que le cours lui-même. Je tente de retenir l'air de la chanson de ses idoles qui trotte désormais dans ma tête. « Tu veux que je cherche sur internet ? Ça ira plus vite peut-être ? » Impossible finalement de ne pas craquer. C'est malgré moi que je me sens fredonner la chanson: « But without you all I’m going to be is... in-com-pleeeete »
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Esben Solberg
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Sujet: Re: « Snow White? Ah, I saw that movie. Oh, porn version anyway. » (w/ esben) Mer 8 Mai - 11:44
Il n'était pas à poids ces caleçons mais parsemés de petits cœurs roses… Mais elle jugea préférable de ne pas la reprendre à ce sujet, non seulement pour éviter d'être frappée par la honte alors que la serveuse amenait le café de la jeune journaliste mais pour éviter de rentrer dans son petit jeu. Quant aux Backstreet Boys, Sofia pouvait bien parler. Dans les souvenirs confus d'Esben, il lui semblait l'avoir entrevue au premier rang, scandant les paroles de ses chansons préférées dans un anglais approximatif. Mais faute de répondre, elle raidit un peu plus sur sa chaise à l'écoute de ces piqures de rappel et fusilla du regard Sofia qui se préparait à prendre quelques notes sur son ordinateur. Sofia se moquait clairement d'elle. Ce n'est parce qu'il est dans un carton qu'il ne sonne pas. Et puis, de nos jours, on retrouve sur tous les téléphones des applications qui remplissent merveilleusement bien la fonction de réveil. Mais encore une fois, Esben préféra se taire bien qu'elle ne put s'empêcher de grincer des dents. Si les gens en retard l'agaçaient, ce n'était rien comparé aux gens qui cherchaient à se justifier… Si l'espace de quelques instants, elle avait espéré que Sofia n'en faisait pas partie, elle fut vite déçue. Tant pis, il faudra faire avec… A moins que ce soit de nouveau l'une de ses tentatives pour détendre l'atmosphère ? Peu importe, Esben reporta son attention sur les recherches qu'elle faisait, dans l'espoir de faire un semblant de cours. Comme à chaque fois qu'elle se concentrait, elle porta l'une de ses mains au niveau de ses lèvres et commença à se ronger l'ongle du pouce.
Ses sourcils se froncèrent à la mention d'anti-sèches… Jamais elle n'aurait utilisé ce terme pour décrire les conditions d'apprentissage des protecteurs. C'était trop scolaire, trop officiel. Or, elle n'aurait jamais osé triché pour quelque chose officiel, pour quelque chose imposé par un groupe fanatique de contes en revanche… D'autant plus qu'elle avait le malheur d'avoir ses examens de protecteurs durant la même période qu'elle avait ses partiels… Alors Esben avait du faire un choix et il avait été vite fait : elle avait bien évidemment privilégié sa carrière dans le monde des humains. J'ai pas signé pour devenir prof, s’apprêta t-elle à répliquer — à vrai dire, elle n'avait rien signé du tout — avant que Sofia ne la devance, remettant en question ses conditions d'admission. “ Non, une bonne fée s'est penchée sur mon berceau ” déclara t-elle à mi-voix, les yeux rivés sur son téléphone. Trop concentrée sur la page wikipédia du papier, elle n'avait pas pris le temps de réfléchir avant de parler et maintenant, l'erreur était faite. Avec un peu de chance, Sofia interpréterait cela comme une réplique ironique et n'y prêterait pas une grande attention. Esben se voyait mal expliquer à la journaliste comment une fée (soit disant mauvaise, une sorcière pour certains) l'avait assistée durant les épreuves finales. Peu de protecteurs auraient compris qu'elle accepte son aide. Sans se laisser démonter par les réprimandes de son apprentie, elle s'empara de l'ordinateur de cette dernière. “ Puisque tu le proposes… ” Sentant se poser sur elle les yeux ronds de Sofia, elle ne put réprimer un léger sourire. “ Tu es journaliste, tu dois savoir te servir d'un stylo. ” Sur ce, la jeune fille quitta le logiciel de traitement de texte et chercha les informations nécessaires sur internet. A l'écoute des paroles que fredonnait Sofia, elle ne put s'empêcher de sourire et de marmonner. “ Voices tell me i should carry on but i am swimming in an ocean all alone. ” Puis, dans un raclement de gorge, elle se ressaisit. Si quelqu'un de son travail avait le malheur de passer dans le coin, toute la réputation qu'elle avait passé des années s'effondrerait. “ Je n'voudrais pas briser tes espoirs de cantatrice mais tu chantes comme une casserole ” titilla t-elle Sofia.
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Non, celle la est "meilleure"
Sofia Lindberg
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Sujet: Re: « Snow White? Ah, I saw that movie. Oh, porn version anyway. » (w/ esben) Mer 8 Mai - 23:05
“ Snow White? I saw that movie. The porn version anyway. There was this wicked Stepmother. Woo, she was wicked. ”
Je laisse Esben ruminer ses pensées, répliquer à mes quelques piques. C'est devenu un jeu entre nous, et c'est en passe de devenir une véritable habitude. Je me pointerais à ses cours, la plupart du temps en retard, elle me détesterait quelques minutes puis tenterait de rassembler ses esprits pour faire un cours comme aujourd'hui. Ensuite, au lieu de l'écouter déblatérer, je l'aiderai à faire ses recherches pour comprendre quelques trucs sur le monde des contes et sur la magie. Parfois, je secouerai la tête sans en croire mes oreilles comme la dernière fois. Esben finirait par me convaincre que tout ça c'est pour de vrai. Tant bien que mal, sans trop savoir comment s'y prendre. D'autres fois, comme aujourd'hui je suppose, le cours ne serait qu'une série des piques, de souvenirs et d'idées saugrenues. Ce n'est pas plus mal en quelque sorte. Ça m'évite de devoir trop réfléchir à toute cette histoire. Pas le temps de prendre du recul, je me contente de faire semblant d'être parfaitement à l'aise avec les mots prince, princesse, sort et autres potions exotiques. En réalité j'ai plutôt envie de leur crier que certains prennent des champignons pour rejoindre leur délire, chez les protecteurs par contre : cent pour cent naturel! Je souris en entendant la jeune femme chantonner: AHA! Victoire! J'ai presque réussi à la dérider et à me faire pardonner. Je me retiens de crier ma joie et me contente d'afficher un sourire entendu, pour ne pas la vexer à nouveau, ça serait vraiment trop bête. « Mmh, je sais. Une fois on m'a virée d'un bar parce que je chantais faux. Je persiste à dire que c'est de la discrimination. » Et que j'étais saoûle aussi, mais ce n'est qu'un détail bien sur. Si petit qu'il glisse sur le silence dans lequel Esben nous plonge, le nez collé sur mon ordinateur en quête de ses précieuses informations. Patiemment, j'attends donc qu'elle finisse par craquer et me raconter n'importe quoi sur l'histoire du papier... Ce qu'elle ne fait pas puisqu'elle me pique d'abord mon ordinateur sans même me laisser le temps de réagir. La vache, c'est vrai qu'elle boit trop de café! En grognant (encore) je sors donc un bloc de papier et un stylo, ce que toute bonne journaliste a toujours sur elle (mais que j'ai failli oublié ce matin jusqu'à ce que le post-it sur ma porte d'entrée, qui me connait par cœur, me fasse faire demi-tour). Je ne rechigne pas vraiment à sa punition, dans quelques minutes je réussirais à lui subtiliser à nouveau l'appareil pour faire un copier/coller de l'article Wikipédia qu'elle cherche désespérément. En attendant, je fais semblant d'être une bonne élève, les yeux rivés la jeune prof, le crayon bien serré dans ma main gauche. « Je t'écoute maîtresse. » dis-je en roulant des yeux. Dans un autre contexte, ça sonnerait atrocement pervers. Esben s'en rend compte... J'hausse les épaules en m'appliquant à prendre mon air le plus angélique.
Elle sérieuse ? Elle compte vraiment me faire un cours sur les bouquins ou je-ne-sais-quoi ? Merde, moi qui pensait qu'elle disait simplement pour m'embêter pendant cinq minutes. Je tapote mon stylo nerveusement sur le bloc de papier. On va quand même pas passer deux heures (enfin un peu moins maintenant que je suis à la bourre) à se regarder dans le blanc des yeux en faisant quelques réflexions philosophico-historique sur le papier! J'aimerais beaucoup être de ses personnes à la patience infinie, qui aiment prendre des notes soigneusement dans les premiers rangs de la classe, mais j'imagine que ça sera pour une prochaine vie. Dans ce monde, je suis plutôt celle qui n'écrit que les titres, griffonne des réflexions sur celle du prof jusqu'à ce que le papier soit complètement noirci et illisible. Ensuite, je me bats pour débrouiller mon écriture de chat lorsque je dois réviser un partiel. En général c'est le chat qui gagne. Je ne peux pas l'écouter avec son papier. Pas sans une cigarette ou ce mec mignon toujours sur le côté près de la fenêtre. Oui celui dont les cheveux vous font rêver pendant des heures. Très longues heures. Je me retiens pas bien longtemps: « Esben.. » Elle ne m'écoute pas, le nez plongé dans ses recherches bien trop contente de sa dernière invention. Je baisse légèrement l'écran de mon ordinateur pour l'obliger à me faire face. « Eh Blondie, tu crois pas que tu ferais mieux de me raconter des choses utiles ? Je croyais qu'on était en période de crise. Tu veux pas plutôt me raconter comment s'est arrivé et ce que tu as prévu de faire pour y remédier ? » Elle tente de protester vivement. « Ne me regarde pas comme ça, je suis sûre que tu as une idée derrière la tête. Miss Première-de-la-classe. » Quitte à retourner à l'école, autant rendre ça un peu plus amusant. Un peu plus Sofia-esque.
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La petite choré et les pantalons XXL
Esben Solberg
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Sujet: Re: « Snow White? Ah, I saw that movie. Oh, porn version anyway. » (w/ esben) Jeu 9 Mai - 0:32
La jeune femme fronça les sourcils en entendant l'anecdote de Sofia. Il y avait de grande chance pour que cette dernière ait oublié de mentionner certains détails importants qui expliqueraient cette histoire… très certainement la présence une bouteille d'alcool — voir plusieurs, songea Esben qui n'avait pas encore oublié l'état dans lequel son apprentie avait osé arriver. Or, la demoiselle ne cautionnait pas ce genre d'attitude. S'il lui arrivait de boire, principalement pour déstresser, elle évitait de le faire dans un endroit public — en tant que poids plume, ça lui évitait de révéler certains détails de sa vie privée au premier passant — mais surtout, s'abstenait de s'en vanter. Aussi, le comportement de Sofia lui paraissait exubérant mais elle se passa de commentaires. Responsabilité devait être un terme dont Sofia ignorait la définition, de près comme de loin… Après tout, n'avait-elle pas abandonné sa soeur alors que cette dernière comptait sur elle ? A Odense, les rumeurs allaient de bon train à ce sujet et, lorsqu'elle avait appris l'identité de la personne qui lui serait assignée, Esben n'avait pu s'empêcher de les écouter.
Ainsi, au lieu de juger les frasques de Sofia, elle jugea préférable de poursuivre son tri dans les informations que regroupaient la page de l'encyclopédie libre : « le papier (du latin papyrus)… » On s'en serait pas douté dis donc ! Pensa la jeune fille en roulant des yeux. Ça commençait bien. Avec la chance qu'elle avait, pas la moindre information qu'elle trouverait ne lui serait utile dans le cadre de ce semblant de leçon. Elle émit un léger soupire à cette pensée. Préparer un cours théorique n'avait rien de bien intéressant — alors qu'elle avait appris à les trouver passionnant lorsqu'il fallait lui suivre… Elle n'était définitivement pas faite pour enseigner quoi que ce soit… Elle ne comprenait pas comment ses parents, deux professeurs, pouvaient passer des heures en présence d'élèves indisciplinés, à essayer de les convaincre de prendre trois notes sans se faire marcher sur les pieds. Ils devaient sans doute être passionnés par leur métier… si passionnés d'ailleurs qu'ils avaient poussé Esben dans ses retranchements au sujet de ses études, la pressant pour faire d'elle la meilleure de la classe, développant petit à petit son esprit de compétition. Bien sûr, elle aurait pu rendre cette leçon plus intéressante en se rendant dans la bibliothèque pour lui montrer comment faire mais, plus elle y réfléchissait, moins elle avait envoie de se rendre au quartier général des protecteurs. Elle était à deux doigts d'abandonner, de lui proposer de faire une pause-goûter (ou plutôt, petit déjeuner), de parler d'autre chose quand Sofia la rappela à l'ordre, désireuse d'en savoir plus au sujet de la situation actuelle dans laquelle se trouvaient les protecteurs… C'est vrai que la journaliste n'était parmi eux que depuis un mois, qu'elle n'avait pas vécu l'avant malédiction, qu'elle n'avait pas été présente lorsque la brigade du rubis avait été montrée du doigts. La jeune fille soupira. “ J'te l'ai d'jà raconté 15 fois ! ” Bon ok, elle exagérait peut-être. Mais au moins bien trois fois, c'était sur. Pour dire vrai, elle n'avait pas envie de se replonger dans ces mauvais souvenirs, mais puisqu'il fallait le faire…
“ Le jour d'Halloween, les sorcières se sont liguées et ont lancé une malédiction sur les personnages de l'autre monde. Malheureusement, elle ont décidé d'attendre la fin de notre patrouille pour le faire. ” Son regard s'assombrit. “ Depuis, impossible d'entrer dans les contes… Au début, on a pas trop compris ce qu'il s'passait. Et puis, on a fini par se rendre compte qu'elles avaient envahi notre monde, mélangeant les héros aux humains, modifiant nos souvenirs pour qu'on ne s'aperçoive de rien. ” Au fur et à mesure qu'elle poursuivait son explication, la jeune fille réalisa à quel point tout cela pouvait paraitre absurde à quelqu'un qui n'avait pas été initié… Aussi, elle avait opté pour la version courte. Se plonger dans les détails aurait sans doute perdu Sofia. Quand elle l'entendit lui dire qu'elle devait savoir une idée, en tant que première de la classe, elle ne réprimait un rire jaune. Si seulement elle savait qu'Esben n'avait jamais vraiment pris son rôle de protectrice au sérieux… Bien sûr, elle croyait aux contes — après tout, elle les avait vus prendre vie devant elle — mais elle n'était pas persuadée d'avoir été taillée pour le travail qu'on lui avait imposé. Et puis, pour la énième fois, elle préférait se soucier de sa vraie carrière. “ Tu veux savoir la vérité ? Je n'ai pas le moindre plan. ” Ça ne ressemblait pas à la Esben que la plupart des gens connaissait mais encore une fois, le monde des contes lui était secondaire. Elle s'en voulait… mais elle ne pouvait s'empêcher de s'en sentir plus légère. Pour une fois, on ne comptait pas sur elle pour régler la situation, contrairement à ce que semblait penser son ancienne camarade de classe. “ J'espérais naïvement qu'Andreas en aurait un. ” Seulement, elle savait que dans l'état émotionnel dans lequel se trouvait, avec la 'perte' récente de sa petite amie, leur chef de brigade n'avait sans doute pas la tête à ça. Elle ne pouvait pas l'en blâmer, étant dans la même situation. “ Au pire, on n'a plus qu'à harceler la moindre personne qui nous parait suspecte. ” rajouta t-elle en haussant des épaules.
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Non mais attends, trop la classe quoi ! Sinon, désolée pour la réponse déprimante
Sofia Lindberg
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Sujet: Re: « Snow White? Ah, I saw that movie. Oh, porn version anyway. » (w/ esben) Jeu 9 Mai - 20:16
“ Snow White? I saw that movie. The porn version anyway. There was this wicked Stepmother. Woo, she was wicked. ”
Je me laisse bercer par le récit d'Esben. Une fois de plus. Je sais qu'elle me l'a raconté plus d'une fois et que je suis sans doute une mauvaise journaliste de la faire répéter de la sorte. Pourtant, les informations continuent de m'échapper. Sur le moment tout semble parfaitement clair, l'histoire est cohérente, parfaitement menée. Plausible presque. Presque puisqu'au bout de quelques jours voire de quelques heures, les informations s'échappent (une fois de plus). Comme si quelqu'un vous racontait une histoire passionnante, mais que vous ne vous souveniez que des passages dramatiques et et du dénouement parce qu'après tout ça reste une histoire et comme toute histoire son essence est d'être inutile, plaisante mais aussi oubliée. J'ai toujours du mal à réaliser que je ne suis pas censée oublier cette histoire. Plus encore j'ai du mal à me dire que ce n'est pas une histoire. Sur un coin de ma feuille, négligemment je rédige une liste de ce que je devrais faire avant de pouvoir me rendre utile à Esben et la brigade du rubis. Lire les contes me paraît déjà être un bon début. Je bloque un petit moment, en suspens sur la feuille presque blanche. Rien d'autre ne me vient à l'esprit. Je ne sais pas trop dans quoi je m'aventure, je vois mal ce que je peux faire pour le moment à part écouter Esben. De toute façon comment je pourrais passer ce soit-disant examen final si quelqu'un a verrouillé de l'intérieur la porte qui mène à l'autre monde ? « Mmh, je vois pourquoi y a de nouveaux noms qui apparaissent pour les protecteurs. Ils servent à rien en ce moment, non ? » C'est une phrase gentille pour dire que je ne sers à rien et peut-être aussi qu'on perd un peu notre temps toute les deux à papoter. En général en période de crise, dans n'importe quelle société, on voit des gens s'affairer partout en courant. Les protecteurs au contraire semblent étrangement calmes en ce moment. Peut-être parce que je ne fréquente que ceux de ma brigade et que d'après Esben ce sont lors de leur patrouille que les sorcières ont choisi d'agir. « Alors en fait, c'est un peu votre faute ? » Ma tutrice semble contrariée. Étrange impression qu'elle se pense fautive de tout cela. J'aimerais lui demander plus de précisions, mais je crois avoir épuisé mon quota de dépassement de limite pour aujourd'hui. Encore un pas de plus pour pousser Esben dans ses retranchements et je me retrouverais toute seule à la table avec l'article Wikipédia du papier (du latin papyrus puisque c'est sur ça que la page est restée bloquée. Information du jour). Je réfrène donc mes envies de questions. La journaliste en moi se mord la langue pour s'empêcher de parler. Je laisse Esben terminer son monologue, en m'appliquant à débrouiller toutes les informations qu'elle me lâche. Peut-être que la prochaine fois je n'aurais pas à la faire répéter et elle acceptera ainsi de m'emmener en mission spéciale. Oui, j'applique désormais un terme policier à chaque action en rapport avec le monde des contes de fées. C'est beaucoup plus facile et tellement plus impressionnant. Personne ne vous dira jamais bravo si vous prétendez avoir sauvé la princesse du méchant dragon. Au mieux on vous rira au nez, au pire vous finirez dans une camisole de force. Autant ne pas tenter le diable. Je fronce le nez au nom d'Andreas. Pour la maturité on repassera. J'hausse les épaules. Bien sur qu'il n'a pas de plan. Bien trop occupé à détruire les rêves des autres ou m'engueuler pour avoir débarrasser le plancher sans donner de nouvelle. Encore une fois, ce n'est qu'un détail. J'aimerais mieux ne pas avoir à le croiser en ce moment, voilà tout. Je suis bien contente d'avoir hérité d'Esben comme prof. Elle n'attend rien de moi, c'est sans doute déjà un exploit pour elle que je sois venue et que je m'intéresse un tant soit peu aux contes. Et puis elle me fait rire, même quand elle me lance ce regard glacial quand j'arrive en retard. Sous ses faux airs de méchante sorcière, elle est sans doute adorable. Preuve en est: son petit regard de chien battu me donne envie de la rassurer. Bien sur que ce n'est pas sa faute. Enfin je crois. Je me retiens une nouvelle fois de lui poser plus de questions. Cette fois-ci, pour ne pas lui faire de peine. Je me contente de lui adresser un sourire compréhensif, et de glisser sur les détails sérieux. Esben s'habituera bientôt à ce genre de comportement. « C'est mon métier de harceler les gens. Je suis payée pour faire ça alors peut-être que sur ça je peux t'aider. Je serais ta super équipière, ton Starky et toi mon Hutch... Ou l'inverse, c'est lequel le blond déjà ? » Je suis assez fière de ma petite référence. Un instant, je me repose sur mes lauriers avant de me rappeler un petit détail. « Mais comment on est censé savoir quand quelqu'un est suspect ? Je veux dire, à Odense les 3/4 des gens ont l'air suspect de toute façon, non ? » Ce n'est pas méchant, c'est juste une constatation.
Esben Solberg
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Sujet: Re: « Snow White? Ah, I saw that movie. Oh, porn version anyway. » (w/ esben) Sam 11 Mai - 20:20
Du coin de l’œil, Esben ne put pas s'empêcher de jeter un coup d'oeil sur ce que la jeune femme en face d'elle écrivait. Après quelques secondes qu'elle passa à décrypter son écriture — lire à l'avant n'était pas la chose la plus facile à faire, elle afficha un léger sourire en coin, comme une sorte d'encouragement. Sofia était plus motivée qu'elle n'en avait l'air. La jeune ouvrit la bouche, s'apprêtant à lui proposer d'aller lire les contes dans la bibliothèque des protecteurs, mais la referma aussitôt. Non, hors de question de pousser la jeune journaliste dans la gueule du loup… En temps ordinateur, les protecteurs à l'essai étaient la cible de moqueries… Les choses seraient sans doute pire pour Sofia qui avait le malheur d'appartenir à la brigade du rubis. De nos jours, il était possible de trouver ces écrits un peu partout, inutile de lui donner de mauvaises idées.
Une nouvelle fois surprise par l'intérêt que Sofia montrait pour leur sujet de conversation, Esben fronça les sourcils avant de formuler un semblant de réponse. “ L'Eventyr a toujours donné de nouveaux noms. Mais, c'est vrai que depuis l'incident… ” Le terme de malédiction lui était trop douloureux. “ ils se multiplient. D'après ce que j'ai entendu dire, ce s'rait juste parce qu'on est en temps de crise… ” Elle marqua une pause avant d'hausser les épaules. “ L'Eventyr fournirait un genre de renfort. Tu parles d'un renfort… ” Elle-même n'était pas bien convaincue de l'utilité de ces nouveaux arrivants. A part leur incomber une tâche supplémentaire, celle de faire leur éducation sans pour autant rien leur montrer, elle ne comprenait pas en quoi ils pouvaient bien leur servir. Bien sûr, l'explication qu'on lui avait donné était plausible. Mais, lors de son apprentissage, elle avait appris qu'en 1957, le grimoire avait donné près de cinq noms par jour alors que l'année d'après, pas un seul protecteur n'avait été nommé en neuf mois, sans aucune raison apparente. Aussi, elle s'était contentée de déduire que c'était au bon vouloir de l'Eventyr. Lorsque Sofia émit l'idée que toute cette affaire était de leur faute, son regard s'assombrit. Voilà qu'après avoir connu les commentaires désobligeants des autres protecteurs, il lui fallait essuyer ceux de sa propre brigade. Elle s'apprêtait à lui hurler dessus, s'indignant de son manque de loyauté, de confiance. Puis, elle se rappela que la pauvre journaliste ignorait tout de la situation… Elle-même aurait sans doute posé la même question si les rôle avaient été inversés. Elle ravala donc ses insultes et finit par répondre, les dents serrées. “ Non. On a juste pas eu d'chance. Ça aurait pu arriver à n'importe quelle brigade ” Enfin, peut-être pas. “ même si les autres essayeront de te convaincre du contraire. Même eux ne savent pas comment quelque chose comme ça a pu se produire ” rajouta t-elle amèrement.
Malgré tout, la petite référence de Sofia à Starsky et Hutch la fit sourire. “ Hutch, c'est bien l'blond. Mais vu l'état de leur garde-robe, je préfèrerai nettement qu'on soit Sherlock Holmes et l'doctor Watson. Tu serais magnifique coiffée d'un deerstalker. ” Aussitôt, une image de Sofia une loupe à la main en train de parler avec un accent anglais se forma dans son esprit.. Cette pensée la réjouit quelques instants mais une nouvelle question de Sofia la ramena à la réalité. “ On l'sait pas justement, c'est ça l'problème. Regarde c'qui s'est passé avec la petite fille aux allumettes. ” Puis, elle se souvint qu'il y a quelques mois, Sofia ne faisait pas encore partie des protecteurs. “ On était persuadés de l'avoir retrouvée, de pouvoir veiller sur elle de loin… ” Lui sauter dessus pour lui demander si c'était bel et bien elle n'aurait servi à rien puisqu'elle-même l'ignorait. “ On s'est plantés. La vraie est morte de froid le jour de noël. ”
Sofia Lindberg
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Sujet: Re: « Snow White? Ah, I saw that movie. Oh, porn version anyway. » (w/ esben) Dim 12 Mai - 21:17
“ Snow White? I saw that movie. The porn version anyway. There was this wicked Stepmother. Woo, she was wicked. ”
Je m'étonne du ton très sérieux qu'Esben prend pour me répondre. La pointe de mélancolie dans sa voix me fait ciller. Sa légèreté habituelle me laissait à penser qu'elle planait très haut au-dessus de toutes ses histoires. Pas qu'elle s'en fichait des contes, mais plutôt que tout ça n'était qu'un détail amusant de sa vie. Une sorte d'échappatoire à son quotidien. Apparemment je me suis trompée. Moi qui pensais faire de même... Je baisse les yeux à son récit, plongée dans mes pensées à mesure que les maigres détails que j'apprends viennent se graver dans mon esprit. Patiemment, je réfrène les milliers de questions et de remarques qui se pressent au bord de ma bouche. Les lèvres pincées, je laisse les remarques s'échouer en silence avant d'être ravalée par le courant de mon cerveau. Ainsi reprises dans la valse des considérations, elles reprennent de la force avant de venir s'écraser à nouveau. Plus grosses, plus fortes, plus insistantes. Je ne me laisse pas faire, la journaliste qui sommeil en moi apprend à se taire quand sa source parle. C'est nouveau pour moi visiblement. Je réfrène même mes sourires et mes moues de petites filles tristes à la mention de Sherlock Holmes puis de la Petite fille aux allumettes. Enfin, Esben finit son récit sans me laisser apercevoir sa dernière émotion. J'ai du mal à savoir si elle est en colère d'avoir laissé la petite fille s'échapper, ou triste de du sort de la gamine, ou du sien. Peut-être même des deux. Doucement, je relève les yeux. J'essaye de scruter son visage sans succès. Je ne suis pas très douée pour lire à l'intérieur des esprits, encore moins quand je connais cette personne depuis longtemps. Sans avoir été proche d'Esben, elle a néanmoins toujours fait parti de mon paysage. Quoi qu'il arrive, elle était là. Dans la même classe parfois, aux même quelques soirées, aux évènements de la ville, dans la bouche de quelques ragots à la cantine. Toujours le même sourire cordial, poli même quand ses yeux n'en pensent pas moins. Mais je suis nulle pour lire dans les yeux. Je me contente d'accepter ce que l'on me donne. Souvent les réponses ne me satisfont pas, alors je creuse. À force d'insistance, un lourde peut-être, et de sourires amicaux ou aguicheurs je finis par obtenir ce que je voulais. Ce n'est pas le cas avec Esben. Bien plus têtue que moi, elle ne me donne que ce qu'elle veut. Aujourd'hui, je l'accepte sans broncher. Peut-être que ces histoires finissent par me gagner moi aussi. Je suis triste avec elle qu'on n'ait pas pu sauver la gamine. Je ne sais pas pourquoi. Je n'étais pas là, je ne la connais pas. Ce n'est pas ma faute non plus. Pourtant, j'aime bien l'idée de m'inclure dans ce "on". J'ai peu à peu l'impression que moi aussi je me suis plantée. Je n'aime pas bien cette sensation. De nouvelles personnes à ne pas décevoir. Pieds et poings liés à des gens que je ne connais pas mais pour qui je m'inquiète quand même. J'aimerais bien tourner les talons. Ils sont un peu rouillés d'un geste que je n'ai pas fait depuis des années, peut-être le signe que j'ai passé l'âge de ces conneries.
Finalement, je reprends la parole. Le temps commence à me presser lui aussi. Il me dit que j'aurais du reprendre la parole depuis un moment sans laisser le silence planer. J'ai remarqué que le temps n'aimait pas le silence et autres absences. Je ne sais pas si Esben m'en tiendra rigueur. Elle pensera sans doute que je ne l'écoutais pas. C'est faux mais je l'ai habituée à bien autre chose c'est vrai. Aux questions pressantes et aux remarques désinvoltes. « Même si je préfère être Starsky, au moins pour les voitures, j'aimerais bien pas être un boulet pour vous. Enfin, je suis pas sûre. » Pas que je veuille être un boulet pour Esben, plutôt que je suis pas sûre d'être à la hauteur ou de vraiment vouloir/pouvoir (raye la mention inutile) faire ça. J'hausse les épaules. « De toute façon maintenant on est là, j'imagine qu'aucun de vous n'osera désobéir aux ordres du Death Note. Surtout avec ce qu'il se passe en ce moment. » Je n'ai pas besoin d'avoir de réponse pour savoir que je dis juste. Sans m'expliquer plus longtemps, je range mes affaires dans la besace défraichie qui me sert de sac. L'ordinateur claque un peu trop fort sous le nez d'Esben, je suppose que maintenant je dois m'expliquer avant de me faire fusiller du regard. « On va pas rester là comme ça, à parler de papyrus et de boulets qui squattent votre super crew de boulets en chef qui se plantent de conte. Autant essayer de se rendre utile non ? De toute façon c'est sur le terrain qu'on apprend le mieux. Si tu me crois pas, regard Harry Potter. Allez ouste, en route! » Quelques pas vers le comptoir. Je sors une cigarette, prête à l'enflammer dès que l'air frais brulera mes joues. Echanges de politesse avec la serveuse. Cliquetis de la monnaie qu'elle me rend lorsque je la glisse dans ma poche de mon jean (note à moi-même : penser qu'elle est à cet endroit avant de jeter mes fringues à la machine). « Alors, tu viens ou quoi ? » Sans attendre sa réponse, je file dans la rue en courant, sourire aux lèvres.
Esben Solberg
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Sujet: Re: « Snow White? Ah, I saw that movie. Oh, porn version anyway. » (w/ esben) Lun 13 Mai - 20:26
Un sourire amer apparut sur son visage. A première vue, elle n'avait pas le talent d'oratrice dont elle s'était toujours vantée. Si elle avait espéré des sourires par moment et au contraire un soupçon de tristesse dans le regard lorsqu'elle conclue son récit avec l'anecdote de la Petite fille aux allumettes, elle fut déçue. Elle s'attendait également à une avalanche de questions qui ne vint pas, détail quelque peu décevant de la part d'une journaliste. Aussi, Esben se pencha sur sa tasse, observant avec attention les quelques taches laissées par le café, espérant peut-être y voir un signe. Superstitions, divination, tout autant de choses auxquelles elle croyait, ce qui expliquait sans doute la facilité avec laquelle elle avait accepté l'univers des contes, sans pour autant jamais vraiment avoir voulu en faire partie. Si elle fut rassurée de ne pas y voir le sinistros, elle crut apercevoir une croix étrange accompagnée d'un soleil… « Donc Harry va souffrir… Mais en fait, il va être heureux de souffrir. » Génial, même sa tasse de café et ses références cinématographiques se liguaient contre elle. Comme pour se venger, elle saisit l'objet, le secoua légèrement — quoi qu'un peu trop efficacement pour que le geste puisse paraitre naturel — afin de défaire les motifs qui étaient apparus. Elle n'eut pas le temps de regarder à nouveau que Sofia reprit la parole, brisant le silence qui s'était installé.
D'abord surprise puisqu'Esben était persuadée qu'elle avait perdu l'attention de la journaliste au mot « Eventyr », la jeune fille fut encore plus stupéfaite de l'entendre émettre l'idée qu'elle voulait se rendre utile. A ces mots, la jeune fille arqua un sourcil, suspecte. Ça ne pouvait être qu'une blague, venant de Sofia… Les quelques mots d'incertitude qui suivirent confirmèrent cette hypothèse dans l'esprit d'Esben qui se contenta d'hausser les épaules. Un cas désespéré cette Lindberg. Enfin… Il faut dire que la protectrice ne pouvait lui fournir aucune preuve de ce qu'elle avançait, pas le moindre paysage magique, pas le moindre leprechaun pour forcer la chance… Rien. La seule chose qu'elle avait pu lui montrer, c'était les quelques potions stockées dans la réserve des protecteurs, et encore, elle n'avait pas pu faire de démonstrations pour deux raisons : la magie des fées ne fonctionnait pas dans ce monde et, quand bien même ce fut le cas, les protecteurs, n'étant plus approvisionnés, ne pouvaient pas se permettre de gaspiller ces rares denrées pour prouver quelque chose aux protecteurs à l'essai. Aussi, elles avaient du se contenter d'observer le contenu étrange de ces quelques fioles sans pouvoir y toucher. Une partie d'elle comprenait donc l'hésitation de son apprentie mais une autre ne pouvait la cautionner.
Puis, Sofia reprit la parole, pleine de sérieux (enfin presque). Comparer le grimoire au Death Note lui permit d'obtenir un sourire supplémentaire de la part d'Esben bien que l'Eventyr ne promettait pas une mort douloureuse… Quoi que, pour certains protecteurs, ça avait été le cas mais la jeune femme se retint de formuler cette pensée à voix haute, ayant peur de faire fuir Sofia qui semblait plus motivée que jamais. De toute façon, cette dernière ne lui en laissa pas le temps puisque, d'un seul coup, elle se mit en action sous les yeux éberlués de son mentor. Au claquement de l'ordinateur, Esben sursauta avant de se figer d'incompréhension. Quand les explications arrivèrent, la situation n'évolua pas beaucoup. Elle l'observa s'éloigner et régler son addition sans bouger d'un iota. Elle n'aurait su dire si c'était parce que Sofia, une apprentie, semblait plus décidée que la grande majorité des protecteurs qu'elle connaissait à changer les choses ou si c'était pas qu'elle avait osé la traiter de boulet. A y réfléchir, la deuxième hypothèse était plus probable. Ce n'est que lorsque la journaliste la pressa de nouveau qu'Esben, encore sous le choc, obéit et la suivit. Courant pour la rattraper, elle oublia au passage de payer les nombreux cafés qu'elle avait commandé, ignorant les cris de la serveuse. Lorsque ses esprits lui revinrent, elle espéra naïvement que son apprentie avait également payé son addition ou alors elle n'oserait plus jamais se montrer dans ce café… ou passer dans ce quartier, ce qui était légèrement problématique quand on sait que la bibliothèque des protecteurs s'y trouvait. “ Non mais où tu vas en courant comme ça !? ” s'époumona t-elle enfin.
Spoiler:
Je blâme Cauchemar en cuisine pour la médiocrité de ce post
Sofia Lindberg
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Sujet: Re: « Snow White? Ah, I saw that movie. Oh, porn version anyway. » (w/ esben) Mar 14 Mai - 12:35
“ Snow White? I saw that movie. The porn version anyway. There was this wicked Stepmother. Woo, she was wicked. ”
Le soleil se lève enfin sur la rue. J'attends Esben quelques instants au soleil un peu plus loin dans la rue. J'écoute le faible crépitement de ma cigarette s'allumant. C'est fou ce qu'elle est longue. Je croyais qu'on devait s'entraîner à réagir face à toute situation ? L'idée me traverse qu'en fait tout ça n'est qu'un aimable mensonge d'Andreas et Esben, un genre de mauvais trip à base de champignon. Pour chasser cette idée absurde, je secoue la tête. On a dit, plus de remise en question. Accepter sans condition, ça faisait parti du deal. Je me retourne pour voir Esben sortir en courant. Elle n'a pas l'air vraiment tranquille. J'espère qu'elle ne croit pas être partie sans payer alors que ce n'est pas le cas vu que j'ai réglé l'addition pour elle. J'hausse les épaules et décide de ne rien lui dire quand même. Un peu de piment dans sa vie de fille posée ne lui fera pas de mal. Et ça me fera beaucoup rire de la voir éviter cette rue pour le restant de ses jours (enfin presque). Elle me demande ce que je fiche à partir en courant. C'est pourtant évident, non ? « Bah on va retrouver les contes de fée! » que je m'exclame, presque outrée qu'elle n'ait toujours pas compris. Un passant arque un sourcil et se retourne sur son passage. Et merde. Je me contente de lui adresser un joli sourire en haussant les épaules. C'est pas bien d'écouter la conversation des autres Monsieur, on vous apprend ça à l'école. Ne te mêle pas de la conversation des grands Néanmoins, je baisse d'un ton à mesure que nous remontons la rue ensemble. Pas besoin de finir en camisole de force, ou d'attirer trop l'attention. « Tu connais tout sur tout à ces histoires, mais tu vas trop vite. Regarde la vitesse à laquelle tu marches blondie! Si tu veux réussir à les récupérer, il faut apprendre à regarder. C'est pareil quand tu cherches une source potable dans un quartier mal famé, suffit de regarder pour trouver ta proie. » Je la force à ralentir le pas. Elle devrait vraiment arrêter le café ou je devrais me mettre au sport pour arriver à la suivre... Et je ne tiens vraiment pas à en arriver là, j'ai une réputation à préserver « Donc voilà au lieu de me forcer à lire tous les contes alors que de toute façon ils sont tous foutus en l'air, je te propose que ce soit toi qui me raconte les histoires. Et moi, j'essaye de trouver les gens qui correspondent, ou je te raconte une version pervertie de ton joli conte. Je suis plutôt douée à ce jeu là. » Ce qui est vrai. À la fac, c'était à moi qu'on demandait toujours de raconter des histoires ou des blagues. J'avais même fini par prendre une mineur en écriture pour m'amuser. Je n'imagine bien sur pas résoudre leur problème en quelques secondes, mais il faut bien commencer par quelque chose. Si je dois passer des années à aider de jolies princesses, autant rendre le tout un peu plus intéressant. Les histoires d'amour sont bien trop ennuyeuses pour que je me consacre sagement à leur apprentissage. Comme toujours, je préfère faire les choses à ma manière. Faire semblant de ne pas les prendre au sérieux, mettre des sourires là où ils n'ont rien à faire. Du coin de l'œil, je guette la réaction d'Esben. Je sais qu'elle se fiche pas mal du monde des contes et de son boulot, mais en même temps elle ne les laissera sans doute jamais tomber. Elle y croit tellement que parfois elle oublie de s'en moquer. Ainsi, elle pourrait mal prendre ma façon de procéder, trop attachée à la tradition.
Je prends une rue à gauche, en direction de la place la plus bondée du quartier sur laquelle débouchent la plupart des rues commerçantes. Une grande fontaine trône fièrement au milieu, c'est là que j'entraîne Esben. Ainsi assises au milieu de la foule, il suffit maintenant d'observer les gens et d'écouter les histoires de ma tutrice en silence. Seulement une dernière question me taraude l'esprit. Elle est probablement stupide, j'hésite un instant, le temps de finir de fumer et d'écraser le dernier mégot du bout de ma chaussure. En relevant la tête, je cède à la tentation. « Dis blondie, vu que j'étais à Copenhague quand la malédiction a commencé... y aurait pas moyen que moi je sois pas touchée ? » C'est sans doute trop beau pour être vrai et je risque de ne pas sortir de mon rôle de nouvelle cancre en demandant ce genre de choses, mais bon tant pis, j'ai besoin de savoir si je dois remettre en question la quasi totalité de ma vie et de mes amis, peut-être même de ma (maigre) famille. L'idée que toutes les amitiés que j'ai pu nouer puissent n'être qu'illusion me fait frissonner en dépit du soleil qui inonde la place.
Spoiler:
Je blâme le cours de littérature à l'aube
Esben Solberg
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Sujet: Re: « Snow White? Ah, I saw that movie. Oh, porn version anyway. » (w/ esben) Mar 14 Mai - 16:03
Si elle s'inquiétait d'avoir quitté le café aussi précipitamment, elle le fut bien davantage lorsqu'elle entendit Sofia scander leur quête dans la rue. Esben se souvenait trop bien des premières fois où elle avait été dévisagée pour avoir eu le malheur de mentionner un peu trop fort le monde des contes — généralement dans des endroits un peu trop fréquentés et avec quelques grammes d'alcool dans le sang… Et comme si les regards étranges n'étaient pas suffisants, ils étaient généralement suivis de rumeurs absurdes qui, dans son cas, s'étaient répandues dans toute l'université comme une trainée de poudre puisqu'à l'époque de sa période d'essai, la jeune fille faisait encore ses études. Mais, quand elle s’aperçut de l'étrange regard que leur portait l'un des passants, elle ne put s'empêcher de couvrir son visage avec la paume de sa main avant de tapoter son doigt contre sur sa tempe à plusieurs reprises comme pour dire « Elle est folle, n'y prêtez pas aucune attention. » Par chance, lorsque Sofia reprit la parole, ce fut un peu moins fort ce qui évita à Esben de la sermonner à ce sujet. Elle grimaça en l'entendant dire qu'Esben connaissait “tout sur tout..” Si seulement Sofia savait que la protectrice n'avait lu qu'une petite moitié des contes (dont elle n'avait de souvenirs uniquement grâce aux effets d'une potion), qu'elle s'était contentée de la version Disney pour les autres en espérant qu'elle ne s'éloignait pas trop du conte original… Il était sans doute préférable de ne pas mentionner ces petits détails pour éviter de lui donner de mauvaises idées ou tout simplement pour ne pas briser l'image si parfaite que Sofia avait d'Esben… De toute façon, l'apprentie ne lui en donna pas l'occasion puisqu'elle continua de développer ses idées, ne laissant à Esben que le temps de faire une mimique récalcitrante qui en disait gros sur ses connaissances alors qu'elle marmonna dans sa barbe quelque chose qui ressemblait à “ Ouaism'enfin,j'connaispeut-êtrepastout. ”
Quand la journaliste lui fit signe de ralentir, la jeune fille se renfrogna et croisa les bras contre de sa poitrine. Note pour elle-même : Il faudrait penser à trainer Sofia à la salle de sport car si cette dernière était un jour amenée à rejoindre l'autre monde, ça lui sauverait sans doute la vie : affronter un troll nécessite malgré tout une certaine force. Apprendre à regarder ? Ça voulait dire quoi ça ? Qu'elle avait besoin de lunettes ou alors, comme dans le Roi Lion, « regarde au delà que ce que tu vois ! » ? Ce genre de choses n'avait pas plus de sens pour Timon que pour Esben qui prenait rarement les choses au second degré… Et malheureusement, les comparaisons de Sofia n'éclaircirent pas les choses. Si Esben voulait de l'eau portable, elle utilisait un robinet et puis, de toute manière, elle ne trainait que rarement dans les quartiers mal famés… alors qu'en saurait-elle ? Elle se contenta donc de suivre Sofia en silence alors qu'elle poursuivait son explication, cette fois-ci un peu plus clairement. Lorsque Sofia émit l'idée de pervertir les contes, Esben fronça les sourcils. La plupart des récits originaux étaient déjà assez glauques à son goût — apprendre que les demi-sœurs de Cendrillon s'étaient tranchées le pieds pour parvenir à le faire rentrer dans le soulier de verre s'était révéler bouleversant… Elle avait du mal à se les imaginer autrement, particulièrement plus sombres, surtout après les avoir vus se réaliser sous ses yeux et pas seulement lus, contrairement à la plupart des humains. Mais elle finit par se faire à cette idée… De toute façon, c'était la seule qu'elles avaient alors autant s'y dévouer corps et âme. Elle s'entendit alors formuler une réponse d'une voix aiguë qui témoignait de sa très légère contrariété. “ Pourquoi pas… Tu as une préférence parmi les contes ? ” Il ne lui restait qu'à prier pour que Sofia ne choisisse pas un conte qu'elle n'avait pas lu ou dont elle n'avait pas assisté à la fin. “ Mais, ne te fais pas trop de faux espoirs ” reprit-elle avec une mine compatissante. Elle ne pensait pas à mal mais ce n'était pas la première fois qu'un protecteur s'avançait avec une idée brillante qui, au final, ne fonctionnait pas… Aussi, elle préféra la prévenir afin d'éviter qu'elle ne tombe dans une dépression en cas d'échec bien qu'elle doutait que ce soit le genre de la journaliste de se laisser abattre si facilement.
Suivant Sofia de près, elle manqua de la perdre lorsqu'elle tourna sans prévenir pour les amener sur une place bondée. Elle dut jouer des coudes pour rester à ses côtés, une situation ironique quand on sait qu'Esben était censée être en charge du petit duo. Au terme “Blondie” elle la fusilla du regard. N'avait-elle pas dit que les surnoms n'étaient pas indispensables ? “ Ça m'étonnerait… Désolée. ” répondit-elle, étonnement sincère. Elle comprenait mieux que personne le sentiment de confusion de Sofia. Elle en était même venue à douter de la présence de quelques protecteurs, s'imaginant que certains pouvaient être des personnages de contes mais elle avait préféré mettre cette pensée de côté. La situation était déjà assez complexe comme ça, inutile de s'imaginer de pires scénarios. “ Enfin, j'crois pas. Je suppose que tu n'as pas remarqué de présences étranges ou quelque chose du genre ? A vrai dire, je n'sais même pas comment tu le saurais si c'était le cas. ” La confusion se lisait sur son visage. Esben détestait ce sentiment d'ignorance.
Sofia Lindberg
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Sujet: Re: « Snow White? Ah, I saw that movie. Oh, porn version anyway. » (w/ esben) Jeu 16 Mai - 22:00
“ Snow White? I saw that movie. The porn version anyway. There was this wicked Stepmother. Woo, she was wicked. ”
J'hausse les épaules. C'est vrai, comment je le saurais ? Même elle, comment elle pourrait savoir si ma vie a été changée ou pas ? Pourtant l'idée d'avoir été épargnée me plaît plutôt bien. Je jette un coup d'œil de biais à ma tutrice. Je crois que je devrais garder cette idée pour moi. Pour ne pas l'affoler d'une part mais aussi parce qu'elle ne cautionnerait pas mes pensées. Elle chercherait à me sortir cette idée de la tête et me convaincre de la réalité. Le pire c'est qu'elle y arriverait très facilement. Elle aurait quelques arguments parfaitement cohérents qui réduiraient à néant le peu d'espoir qu'il me reste. Je n'ai pas envie de la vérité. Encore quelque chose qu'Esben ne voudrait pas comprendre. J'imagine que ça fait d'elle quelqu'un de plus fort que moi, de plus censé et raisonnable. Il est de notoriété publique que je ne suis ni censée, ni raisonnable. Inutile donc d'engendrer une nouvelle dispute ou d'éradiquer toute ambiguïtés sur le sort de mon esprit. Avec un peu de mystère, il ne s'en portera que mieux. Réfléchir à ces histoires me donne mal à la tête, j'imagine que c'est le lot de pas mal de protecteurs en ce moment. Remettre toute son existence en cause, regarder les gens d'un œil critique en se demandant s'ils étaient là avant, si on les aime vraiment s'ils sont qui ils prétendent être ? Et puis quand il bien même ils ne seraient pas là depuis toujours, quand bien même tout ça ne serait qu'une invention, est-ce que ça changerait quelque chose ? Je veux dire, de toute façon je les aimerais toujours, je me débarrasserais pas vraiment d'un sentiment. Même si j'arrive à le rendre moins fort, je ne me sépare pas pour autant. J'aimerais parler de ça avec Esben, mais encore une fois je me tais. Tout ça n'a pas vraiment d'importance, elle me répondra toujours la même chose. Sur ce point, elle ne doit pas être beaucoup plus avancée que moi. Et je n'ai pas vraiment envie d'entrer dans les détails de mes amitiés abandonnées à leur ouvrage avec elle. Ce n'est pas vraiment une question de pudeur, plutôt qu'Esben est là pour me parler des contes. Sorte de vie parallèle. Quand je suis avec elle, je ne suis plus vraiment Sofia journaliste, mais Sofia pseudo-protectrice. De même qu'Esben abandonne son travail pendant quelques heures pour se consacrer à une vie totalement délirante. Sur ce point je suis d'accord avec elle. Faire des contes de fée une sorte de monde à part, une bulle enchantée sur laquelle on peut choisir de souffler.. ou non. La garder intact est certainement la meilleure des solutions. Afin de ne pas se perdre en chemin, de ne pas faire déteindre un monde sur l'autre ou de ne pas en oublier un. Difficile de jongler quand les personnages de contes et les protecteurs errent autour de toi, plus ou moins reconnaissable. J'essaye donc de respecter la limite, ne pas trop dériver des contes. Se raccrocher à ces histoires comme au dernier radeau de sauvetage.
« Blanche-Neige! Et je ne me fais pas de faux-espoirs, j'occupe mon temps de manière utile. » Je m'empresse de répondre. Sans savoir pourquoi j'ai tellement envie d'entendre l'histoire de Blanche-Neige, ni pourquoi c'est la premier nom qui me vient à l'esprit. J'ai même l'impression de connaître ce conte par cœur, mais sans doute la version de Disney n'est-elle pas tout à fait ce qui correspond aux attentes des protecteurs. Dans le doute, je ne dis rien. Histoire de ne pas paraître pour une idiote. Il est d'ailleurs vrai que je me fais peut-être de faux espoirs. Que mes idées sont farfelues et inutiles. Sans doute quelqu'un y a-t-il déjà pensé avant moi de toute façon. Mais au fond ça ne fait rien. Je préfère me donner l'impression d'être utile, de faire quelque chose plutôt que de m'assoir au fond d'une vieille bibliothèque à lire un grimoire odorant en écoutant quelqu'un me faire la leçon sur ce qu'il faut faire ou ne pas faire dans un conte. De toute façon, on peut pas aller dans un conte alors autant rester les deux pieds dans la réalité et voir défiler des visages. Peut-être que ça sera plus utile pour les repérer par la suite. Je la coupe avant qu'elle ne commence. Décidément j'ai le don d'entraîner les faux départs. En espérant ne pas me faire tuer à coup de pelle je rajoute une dernière précision. « Mais si tu vois un autre conte passer sous ton nez, tu cries! » Je plonge mon regard dans la foule. L'impression étrange que tout le monde se ressemble avec son manteau sur le dos et sa démarche pressée. La tâche sera sans doute plus dure que prévue.
Esben Solberg
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Sujet: Re: « Snow White? Ah, I saw that movie. Oh, porn version anyway. » (w/ esben) Dim 19 Mai - 20:51
La jeune fille parcourait la foule du regard, espérant naïvement y voir des visages familiers, ceux des personnages des contes de fées. Seulement, elle savait pertinemment que cela ne servait à rien. En effet, les protecteurs avaient rapidement déduit que la malédiction avait modifié l'apparence des protagonistes (les choses auraient été beaucoup trop simples !) et, avec sa chance légendaire, leurs nouveaux traits changeraient radicalement de ceux qu'elle connaissait si bien que Blanche-Neige serait une blonde platine… C'est d'ailleurs ce conte que Sofia choisit. Esben émit aussitôt un léger soupire de soulagement. Par chance, elle l'avait lu et n'aurait donc pas à inventer un récit hasardeux qui correspondrait à ce qu'elle avait entendu dire à son sujet. Au contraire, elle s'en souvenait mot à mot, elle aurait même été capable de préciser la place de chaque point, chaque virgule… ce qu'elle devait à une fée qu'elle considérait comme son amie, Maléfice, qui contrairement aux rumeurs, était bien plus gentille que certaines autres créatures soit disant bénéfiques qu'elle avait eu la chance de rencontrer. Mais, la danoise doutait que son apprentie soit bien intéressée par un récit complet. Aussi, elle jugea préférable d'abréger les faits.
“ T'as vu le Disney ? ” En temps normal, elle n'aurait même pas pris le temps de poser la question : la plupart des gens l'avait vu mais depuis que la malédiction avait frappé leur monde, les dessins animés inspirés par les contes avaient tendance à être oublié par une grande majorité des humains. Sofia étant une protectrice (bien que nouvelle), il y avait un petit espoir pour que ce ne soit pas le cas. C'est d'ailleurs en se basant sur cette hypothèse qu'elle ne jugea pas utile d'attendre la réponse avant de reprendre la parole. “ Alors, y a pas de grandes grandes différentes à part peut-être le fait que le chasseur soit un dégonflé qui préfère que les bêtes dévore Blanche-Neige plutôt que la tuer lui-même. ” Au ton de sa voix et au sourire amer qui l'accompagnait, n'importe qui aurait pu se douter qu'Essen détestait ce satané personnage… Par sa faute, elle avait du, à plusieurs reprises, errer seule dans une forêt sombre à chasser des créatures étranges pour éviter que ces dernières ne s'attaquent à la pauvre princesse en détresse. “ Et quand elle arrive chez les nains ? Elle nous fait un remake de Boucles d'or. Elle touche un peu à tout et s'endort dans l'un des lits, quand les nains reviennent, ils s'étonnent de chaque changement qui a été fait en leur absence. ” Elle déforma les traits de son visage en grimace, tenta tant bien que mal d'altérer sa voix pour la faire sonner plus grave et fit la pire imitation de nain que ce monde ait jamais connu. “ Qui s'est assis sur ma petite chaise ? ” Par chance, Sofia n'avait aucun élément de comparaison… Aussi, Esben reprit comme si de rien n'était.
“ La plus grande différence c'est peut-être la fin… avec la sorcière soit pas douée. Avant de penser à l'empoisonner avec une pomme, elle a essayé de l'étouffer en la serrant contre elle et de l'empoisonner avec un peigne. Et à chaque fois, l'autre cruche continue à ouvrir la porte aux p'tites vieilles qu'elle croise… Bref, quand le prince se ramène, il la trouve canon et décide d'embarquer son cercueil. Comme c'est un gros flemmard, il oblige ses serviteurs à porter le corps de Blanche-Neige mais l'un d'eux se casse la gueule et la secousse fait glisser le morceau de pomme empoisonnée qui était coincé dans la gorge de Blanche-Neige. ” Vous l'aurez sans doute compris, ce conte ne faisait pas parti de ceux qu'Esben préférait. “ Oh et la vieille meurt pas, elle devient folle. ” Fière de sa description, elle se tourna vers Sofia, sans même chercher à déchiffrer son expression(après tout ce qu'elle venait d'entendre, il aurait fort à parier qu'elle était plus que déboussoler). “ Quelqu'un correspond aux critères ? ” Si la journaliste parvenait à faire quelque chose du peu qu'Esben venait de lui donner, cette dernière se jura d'ériger une statut à son effigie et de la faire trôner au centre de la bibliothèque des protecteurs, que ça plaise à ses camarades ou non.
Sofia Lindberg
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Sujet: Re: « Snow White? Ah, I saw that movie. Oh, porn version anyway. » (w/ esben) Mar 21 Mai - 20:37
“ Snow White? I saw that movie. The porn version anyway. There was this wicked Stepmother. Woo, she was wicked. ”
Si j'avais vu le Disney ? Heu.. oui, peut-être. Il y a des milliers d'années en tout cas. Peut-être aussi avec Lejla quand elle était gamine, mais ça aussi c'était il y a des milliers d'années. Je renonce à répondre de peur de la vexer encore une fois et d'entendre une réponse type : Comment ça tu connais pas tous les Disney par cœur ? Et tu veux devenir protectrice ? Nan mais n'importe quoi! Et ça serait encore pire si j'ajoutais que je ne regarde presque jamais la télé et ne possède pas plus d'une dizaine de DVD, passant la majeure partie de mon temps à regarder les films en streaming sur mon ordinateur portable. Mais passons. Esben s'est finalement lancée dans un récit plutôt farfelue. Sorte de version améliorée que j'adorerais lire à la place de l'originale. Inutile donc de préciser que je me contente de sourire à chacune de ses répliques toujours un peu plus loufoques. Sans préciser que je ne me souviens absolument pas de Boucle d'Or, et que son imitation de nain ferait pleurer les enfants. Inutile de mentionner tout ça donc, au risque de briser des espoirs de carrière cinématographique... ce que je ne me garderais bien de faire de peur d'ajouter briseuse de rêve à la longue liste de défauts que je suis sûre qu'Esben possède quelque part dans ses affaires. Bref, son récit ne m'apprends pas grand chose. « C'pas très rock'n'roll toute cette histoire. Des nains in love, un prince sous défoncé, une vieille peau sous ecsta' » En fait si, vu comme ça ça serait plus tout rock'n'roll mais je me comprends : rien de bien nouveau sous le soleil et rien qui ne donne lieu à une explication délirante qui permettrait de reconnaître instantanément les personnages du conte. Du style : elle portait toujours un chapeau avec un flamant rose incrusté, ou le prince a du lui teindre les cheveux en vert pour la sortir de son sommeil. Rien du tout. Les personnages auraient pu être n'importe qui. Je secoue la tête à sa dernière question, faisant balancer mes longs cheveux bruns dans le vide avec toute l'exagération dont je recèle. « Peut-être que Miss-Naine est restée bloquée à Paradise Land pendant que tout ses petits potes sont piégés à Odense ? » Sans me décourager, j'observe dans un premier temps très scrupuleusement les personnes qui passent devant nous une moue de gosse sur le visage. Comme c'était à prévoir, deux secondes plus tard mon attention est attirée par un joli blond passant par là, puis par un nuage dans le ciel, par le sac sympa de la fille à la terrasse du café, par le type qui parle trop fort au téléphone.. bref par tout et n'importe quoi, mais pas ma "super-mission". En espérant qu'Esben ne remarque pas que ma concentration est très étroitement limitée je replonge mon regard dans une étude de la foule. L'air de rien.
Déçue, je ne prononce plus un mot pendant quelques minutes. Boudant en regardant le bout de mes pieds, je m'apprêterais presque à m'avouer vaincue et demander une nouvelle histoire à Esben pour faire passer la pilule quand j'aperçois au loin une femme. De dos, magnifique avec ses longs cheveux noirs ébènes et sa peau clair. Impossible de voir son visage cependant. Mais ce n'est sans doute pas ça qui m'arrêtera, surtout quand je suis à deux doigts de me faire remonter les bretelles par Miss-Rabat-Joie. Lui donnant un coup de coude nerveux et beaucoup trop déployé pour être discret je chuchote (trop fort) « Eh regarde la fille là, à cinq heures! » Je réalise que je ne sais absolument pas où se retrouve 5h par rapport à moi au moment où la protectrice tente de se déboiter le cou pour regarder derrière elle. Oups. Mais j'ai toujours voulu utiliser cette phrase alors ça en valait le coup. En quelque sorte. « Nan en fait elle est là, devant. » dis-je en la désignant du doigt. Si la malheureuse ne nous a pas repéré avec tout ça, c'est qu'elle est vraiment bigleuse (ce qui ne semble pas rentrer dans les critères de Blanche-Neige mais ce n'est qu'un détail). « Tu vois ? Elle marche à deux à l'heure, elle doit avoir envie de dormir! Allez viens on la suit, avec un peu de chance on pourra l'entendre parler ou la voir s'écrouler de sommeil en public! » C'est une nouvelle fois sans attendre la réponse de ma tutrice que je m'élance au travers de la foule. Il ne faudrait pas que ça devienne habitude. L'inconnu s'éloigne un peu, je presse le pas pour la rattraper tout en laissant quelques personnes entre nous, par "sécurité". Vu qu'elle ne marche vraiment pas vite, il n'est pas très difficile de la suivre et de la garder en vue. J'ignore absolument où elle se rend et la rue qu'elle emprunte ne m'apporte pas vraiment de renseignements. Tant pis, la suivre pendant longtemps pourrait être encore plus marrant, même si ça ne ne mènera probablement nulle part. Au moins ça sera drôle! N'ayant pas entendu Esben venir se plaindre à mes oreilles, je lance à la cantonade, sans me soucier plus que ça de l'ouïe de l’inconnue : « Eh tu crois que c'est un serial killer ? Ou qu'elle va retrouver un nain pour travailler dans un cirque ? Ou alors elle organise des combats de catch pour nains! » Silence. « Blondie ? Allo ? »
Esben Solberg
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Sujet: Re: « Snow White? Ah, I saw that movie. Oh, porn version anyway. » (w/ esben) Mer 22 Mai - 13:19
En entendant le résumé déformé que Sofia lui fit, elle manqua de s'étouffer. A première vue, il n'y avait pas que le prince et la belle-mère qui prenaient certaines substances euphorisante : ce n'était pas parce qu'elles étaient autorisées dans le pays qu'il fallait en abuser ! Elle dévisagea donc presque aussitôt la jeune journaliste en essayant malgré tout les images qu'elle avait vécu dans un état second sans y parvenir… à part peut-être ceux d'Alice au pays des merveilles qui lui avait toujours plus ou moins paru stone. Elle préféra balayer cette image de son esprit pour se concentrer sur les autres délires qui s’échappèrent de la bouche de Sofia. Elle se surprit même à sourire en l'entendant surnommer la princesse. Après tout, les surnoms n'étaient peut-être pas une si mauvaise idée que ça… si ce n'était pas à elle qu'on les adressait. Blanche-Neige serait restée dans l'autre monde ? Esben en doutait… Malheureusement, elle ne pouvait pas se permettre de mettre cette idée de côté car elle n'avait aucune preuve du contraire. N'ayant plus accès à l'univers des contes, ils ne pouvaient pas faire l'inventaire des contes à retrouver. Elle répondit malgré tout, sans grande conviction. “ Ça m'étonnerait… ”
Alors que son apprentie commençait sa recherche, les mains d'Esben se resserrent instinctivement sur son téléphone portable dans sa poche. Elle aurait préféré contacter ses assistants plutôt que passer des heures à scanner les foules mais il lui fallait montrer l'exemple. Elle le laissa donc sa poche et, ne sachant pas quoi chercher, elle se tourna vers Sofia, observant ses traits dans l'espoir de les voir se contorsionner dans un sourire victorieux. En vain. Elle commençait franchement à s'ennuyer alors que Sofia continuait d'observer les passants avec intensité, peut-être un peu trop si bien qu'au bout d'un certain temps, Esben finit par la suspecter d'avoir perdu le moindre intérêt dans sa recherche et d'être passée à autre chose. Mais, elle préféra garder cela pour elle : sait-on jamais que ce ne fusse pas le cas. Sofia s'exclama si soudainement qu'elle fit sursauter la jeune fille à ses côtés qui s'était peu à peu perdue dans ses pensées. Sans même y réfléchir, elle tourna sa tête (un peu trop violemment, ce qui aurait pu se terminer en torticolis) dans la direction indiquée et fronça les sourcils, s'attendant à voir une demoiselle vêtue comme une princesse avec de longs cheveux bruns et une peau si pale qu'on aurait pu la confondre avec un vampire. Rien. Sofia, comprenant son erreur, se reprit, ce qui lui valut un regard noir d'Esben qui finit par se concentrer de nouveau sur les passants devant elle. Elle grimaça en apercevant la personne que la journaliste lui montra : cette fille n'avait rien de la Blanche-Neige qu'elle connaissait.
Seulement elle n'eut pas le temps de partager son opinion qu'elle vit Sofia s'élancer dans la foule qui, malheureusement, se referma sur son passage, obligeant Esben à jouer des coudes pour la suivre. “ Attends moi ! ” Un peu plus loin, elle crut entrevoir son apprentie, elle se lance à sa poursuite, poussant toutes les personnes qui avaient le malheur de se mettre sur son passage, et s'accrocha hâtivement aux longs cheveux bruns de Sofia. Celle-ci émit un cri de douleur, se retourna et… Loupé ! Face à elle se tint l'une des clientes les plus importantes du country club. Elle pâlit, se confondit en excuses et s'éloigna le plus rapidement possible pour ne pas lui laisser le temps de la menacer de licenciement. Il ne lui resterait plus qu'à prévoir des cadeaux et avantages en tout genre à lui proposer la prochaine fois qu'elle la croiserait en tant que dommages et intérêts… Elle maudit une nouvelle fois cette fichue apprentie qui n'avait pas pris le temps de se retourner pour vérifier si elle était toujours derrière elle. Soudain, elle entendit une voix familière se détachait du brouhaha de la foule qui l'entourait. Esben n'en revenait pas : Sofia s'était mise à hurler tout ce qu'elle savait sur les contes. C'était sûr : elle allait être renvoyée : Sofia s'en sortirait, prétextant être nouvelle, contrairement à son mentor… Mais à y réfléchir, ce n'était peut-être pas une si mauvaise chose. A cette pensée, elle laissa la journaliste s'époumoner quelques instants supplémentaires. Elle n'aurait plus à se soucier des contes, de l'avenir désastreux du monde, d'enseigner le peu de choses qu'elle connaissait à une jeune fille de son âge, que rêver de plus ? On lui ferait tout oublier, comme Tho- Non, elle refusait d'y penser. Dans un sursaut, elle se ressaisit. “ Si tu m'appelles encore une fois Blondie, je te jure que j'te donnerais à manger au Grand Méchant Loup ! ” Oups, une nouvelle référence qu'elle n'aurait sans doute pas du faire en public mais il faut avouer que l'idée de se faire renvoyer ne lui était pas complétement sortir de la tête. “ Et puis ça t'aurait fait chier de m'attendre ?! ” rajouta t-elle en commençant à s'apparenter alors qu'elle secouait ses bras au dessus dans sa tête dans l'espoir de se faire remarquer par l'intéressée. “ En plus chuis sure que tu t'es plantée et qu'c'est pas elle ! ” Elle se tenait à présent sur la pointe des pieds en espérant apercevoir son apprentie, à hurler comme une folle… ce qui lui valut quelques regards de travers qu'elle ignora.
Sofia Lindberg
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Sujet: Re: « Snow White? Ah, I saw that movie. Oh, porn version anyway. » (w/ esben) Mer 22 Mai - 19:33
Esben + Sofia
“ Snow White? I saw that movie. The porn version anyway. There was this wicked Stepmother. Woo, she was wicked. ”
Ma voix résonne dans le vide. Non mais elle se prends pour qui miss Protectrice pour même pas me répondre elle ? Hé ho, c'est ton rôle de supporter les délires des petits nouveaux, je te rappelle qu'on m'a forcée à venir ici.. Hé.. Hé merde. Elle n'est plus là. Je me disais aussi. J'ai déjà pas mal avancé au moment où je m'en rends compte. J'étouffe un chapelet de juron. Même plusieurs chapelets... immenses en plus. Elle abuse Blondie, elle pourrait suivre au moins. Je te parie qu'elle s'est arrêté en route pour téléphoner à son boulot. À moins qu'elle est simplement voulu me semer, ce qui pourrait être un argument qui se tient. Je reste interdite un moment. Court-circuit de possibilités dans mon petit cerveau, mes muscles ne répondent plus, incapables de prendre une décision devant autant d’opportunité et de risques. Solution n°1 : Ne pas m'arrêter pour Esben et continuer à filer Blanche-Neige-la-junkie, mais je ne saurais pas vraiment quoi lui dire en cas de dialogue, et Esben me tuerait à notre prochain RDV (ou bien effacerait ma mémoire, ou les deux à la fois. Cette fille est flippante). Solution n°2 : Je m'arrête pour chercher Blondie dans la foule, mais risque de perdre Blanche-Neige. Ce qui serait non seulement chiant, mais aussi risqué quand j'aurais retrouvé ma protectrice (cf. solution n°1). Solution n°3 : Me barrer d'ici et aller boire un café en terrasse, mais si Esben me recroise un jour on en revient aussi à la première solution. Et merde. Tous les chemins mènent à ma mort dans d'atroces souffrances et au regard froid de ma Blondie sanguinaire. Puisque c'est ainsi, je pivote légèrement sur mes talons en essayant de garder la target en vue alors qu'elle s'éloigne et en cherchant rapidement Esben du regard toujours partagée face à la situation. Les cris. Les cris perçants d'une âme vengeresse. Quelqu'un mentionne le grand méchant Loup. Blondie n'est pas loin. Je l'entends avant de l'apercevoir en fait. Derrière une flopée de gens pressés. Elle se tord pour me faire des grands signes. Non mais pourquoi elle gigote comme ça ? Ben oui ça va, je t'ai vue Blondie. Elle ferait mieux de me rattraper au lieu de se prendre pour un asticot, on va finir par perdre Blanche-Neige. C'est en soupirant que je lui fais signe de venir. On a vraiment un problème de communication dans cette équipe! « Ben ramène toi Solberg, au lieu de gesticuler comme ça ! » L'air de rien. Ni vu ni connu. C'est pas comme si c'était moi qui avait pas fait attention après tout...« Eh tu pourrais suivre au moins! Pourquoi tu te traînes comme ça ? T'as pas assez de caféine dans le sang sérieux ? » Vu de loin on croirait presque que je lui fais la morale, que c'est elle le petit nouveau qui fait n'importe quoi. Ah mince... c'est l'inverse. J'imagine que je vais me faire taper dessus à nouveau. Peut-être qu'elle va finir par se débarrasser de moi dans une rivière ou un truc du style ? C'est à ce moment que je me souviens que je n'ai pas demandé à Esben qu'elles étaient ses principales qualités en termes de combat, ou bien ce qui se passait si elle en avait marre de moi. Je suppose que je vais devoir prendre les devants maintenant. Ça ne va pas arranger mon cas! « Chut! Faut crier elle va nous capter » je dis en murmurant. C'est bien la première fois que je fais attention au niveau sonore. Toutes les excuses sont bonnes pour éviter une engueulade. Je fais une vraie gamine en ce moment même.
Sans plus prêter attention que ça à Esben et ses réprimandes à venir, je continue la route. À gauche, puis à droite. Obligée de ralentir le pas pour ne pas dépasser l'inconnue. (Et accessoirement pour vérifier que je ne perds pas la protectrice une nouvelle fois, ce serait trop bête.) La vie de Blanche-Neige n'a pas l'air très palpitante dites-moi. Elle fait quoi à part marcher dans la vie ? Elle doit bien aller quelque part non ? Ça existe pas que dans les films les gens qui marchent sans but ? Je soupire bruyamment. Elle manque de se retourner. Oups. Je ralentis encore le pas en faisant signe à Blondie de ralentir aussi. Pas besoin de me tourner pour imaginer son air interloqué puis stupéfait, puis vexé puis énervée. Tout ça en moins de 5 secondes. Quand elle veut, elle sait être rapide. Soudain, Blanche-Neige s'arrête. À la hauteur d'un type que je ne vois pas bien devant le perron d'un immeuble. Je n'entends vraiment rien.. mais les nombreuses soirées trop près des enceintes n'ont pas amélioré mon audition en fait. Je m'arrête, Esben à mes côtés « Mets toi derrière le panneau là ! » Je la pousse en peu pour me cacher avec elle. On se baisse, dans deux secondes j'aurais mal au dos et me plaindrait mais pour le moment je me tords pour essayer de voir le visage des deux inconnus et essayer de décoder leurs paroles. Je ne capte apparemment pas la partie intéressante du dialogue mais plutôt les parties creuses et les mots de coordinations genre 'Et donc', 'Mais alors', 'Et comment tu vas ?' Inutile. Je me tourne vers Esben. « Tu vois sa tête ? Il ressemble à quoi ? Et ils disent quoi ? Fais chier j'entends rien! » Les bras croisés pour une réponse. Faut qu'elle assume son rôle de protectrice et me démontre ses talents maintenant!
Esben Solberg
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Sujet: Re: « Snow White? Ah, I saw that movie. Oh, porn version anyway. » (w/ esben) Mer 22 Mai - 20:58
Esben continua à gesticuler dans tous les sens, imaginant tout un tas de scénarios plus farfelus les uns que les autres pour lui faire regretter de ne pas l'avoir attendue. Elle la remarqua enfin après quelques minutes, alors qu'elle s'imaginait l'obligeant à arpenter la forêt de l'autre monde avec aux pieds les souliers de verre de Cendrillon et ce, jusqu'à ce qu'elle juge qu'assez d'ampoules soient apparues sur ses orteilles pour que Sofia ne soit pas tentée de la perdre à nouveau. La mâchoire de la jeune se décrocha lorsqu'elle entendit enfin la voix de son apprentie. “ Elle se fout de ma gueule ! ” s'exclama t-elle les dents serrés, excédée par le fait que Sofia ait osé la sermonner. Elle se décida à la rejoindre, prête à la tuer, poussant un peu trop violemment les pauvres passants qui avaient le malheur d'être sur son chemin. Lorsqu'elle arriva à sa hauteur, elle n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche que la journaliste lui rappela leur filature, un bon prétexte pour faire taire Esben qui ravala difficilement ses cris et la suivit aveuglement. Rapidement rattrapé par ses envies sanguinaires, elle prit une grande inspiration et fit part à Sofia de son mécontentement et ce, à voix basse, ce qui fut d'un seul coup beaucoup moins efficace. “ T'es pas chier ! Je suis ta supérieure ! Quand est-ce que tu vas rentrer ça dans ton petit crâne, tu peux pas me parler comme ça ! ”
Cherchant du regard la Blanche-Neige que la journaliste avait soit disant trouvé, elle finit par l'apercevoir un peu plus loin et se calma : son devoir de protectrice et cette pseudo mission reprenaient le dessus. Il lui fallait être plus discrète et surtout, plus concentrée. L'espace de quelques instants, elle se considéra comme l'héroïne d'un film d'action, prête à affronter le parrain de la mafia après avoir suivi l'un de ses hommes de main jusqu'à son repère… Malheureusement, elle n'était pas taillée pour l'action (enfin, pas pour ce genre là) aussi, lorsque l'inconnue s'arrêta, Esben crut être frappée par une crise cardiaque. En effet, son cœur s'arrêta et récita mentalement toutes les prières qui lui vinrent à l'esprit (enfin, les quelques bribes qu'elle connaissait, à savoir : pas grand chose), dans l'espoir de pas avoir attiré son attention… Avouons le, la discrétion de ce duo était quelque peu discutable. Tétanisée, elle laissa son apprentie la pousser sans même faire mine de résister. Elle se recroquevilla même sur elle-même pour ne pas se faire remarquer par le nouveau couple que formait Blanche-Neige et l'homme sur le perron qui, du peu qu'elle parvenait à en voir, n'avait rien du prince charmant. Elle tendit l'oreille mais la seule chose qu'elle entendit fut le mécontentement de Sofia. “ Non j'vois rien, t'es devant ! ” Elle joua aussitôt des coudes, assommant au passage Sofia et finit même par s'appuyer sur son dos pour mieux y voir. Cette fois-ci, c'était sûr et certain : l'homme ne ressemblait pas au prince qu'elle connaissait mais elle ne pouvait pas se laisser berner par cette nouvelle apparence. Parvenant par moment à lire sur leur lèvre, elle comprit rapidement le sujet de leur conversation. “ C'est pas vrai ! ” s'exclama t-elle un peu trop fort, attirant l'attention des deux danois. Elle se jeta instinctivement derrière le panneau en fermant les yeux, appliquant naïvement la technique de l'autruche, j'te vois pas = tu me vois pas. Lorsqu'elle entendit la conversation reprendre, ses nerfs se relâchèrent enfin. “ Ils couchent ensemble mais il est marié avec une autre ” finit-elle par expliquer, bien qu'elle n'avait pas déduit cette dernière partie de leur discussion mais plutôt de la présence d'une alliance sur l'annulaire de l'homme et pas sur celui de la femme. Certes, ça n'avait rien à voir avec les contes mais les rumeurs faisaient toujours leur petit effet sur Esben.
Sofia Lindberg
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Sujet: Re: « Snow White? Ah, I saw that movie. Oh, porn version anyway. » (w/ esben) Lun 27 Mai - 22:00
Esben + Sofia
“ Snow White? I saw that movie. The porn version anyway. There was this wicked Stepmother. Woo, she was wicked. ”
Esben me pousse. Faut dire que je ne suis pas très utile. Je traîne des pieds à l'ombre de la rambarde en attendant que la protectrice me fasse un petit rapport. J'aime bien cette vie finalement. Si notre job c'est courir après des gens pour les démasquer, alors pourquoi pas. Ça serait un peu comme un jeu de rôle à échelle géante, ou une reconversion en tant que détective privé. Bref, si protecteur c'est autre chose que de parler chiffon avec un princesse, alors peut-être que ça peut m'intéresser après tout. De toute façon, je suppose qu'une fois que ça sonne à votre porte, vous n'avez plus vraiment le choix pas vrai ? J'ai l'impression d'attendre une éternité avant qu'Esben ne daigne m'adresser la parole. Peut-être qu'elle est fâchée après moi ? Elle cherche à me faire tourner en bourrique pour se venger ? Je m'apprête à répliquer méchamment, comme j'ai l'habitude de faire pour la sortir de sa torpeur lorsqu'elle prend la parole à ma place. Une dispute évitée! C'est donc légèrement impatiente (ou carrément trépignante... en fait) que je croise les bras pour écouter le récit d'Esben. A-t-on finalement mis la main sur quelque chose d'intéressant ? À l'écoute des dernières informations, mon visage se décompose. Sérieusement ? C'est tout ce que j'ai réussi à saisir ? Je crois que le poste d'agent secret devra attendre encore un bon millier d'année. « Tu déconnes ? Sérieux ? On s'est fait chiées pour ça! » J'étouffe un petit cri de rage. La patience et Sofia, ça fait toujours deux. Plus encore, j'ai horreur de faire fausse route, de me tromper dans mes intuitions. Il en faut peu pour me décourager après un échec aussi cuisant. L'art de changer d'avis toutes les cinq minutes. Je souffle bruyamment comme une gamine de cinq ans. « Sérieux c'est nul! Je crois que je suis pas douée pour ça! » Prise dans ma plainte et mon désespoir d'adolescente, je ne fais plus attention au niveau sonore de la conversation. Je laisse mes insultes et autres expressions se perdre dans la nature librement... tellement librement qu'elles en viennent à percuter les oreilles des deux inconnus sur le perron voisin. Je me rends compte de ce petit détail au moment où j'entends les deux amants sursauter en s'astreignant mutuellement au silence. Leur tête se dévisse pour voir où sont les espions, l'homme nous montre du doigt et j'entraîne rapidement Esben en peu plus en retrait sur le trottoir, comme si le mur de l'immeuble allait se fondre sur nous et nous cacher. C'est assez ridicule mais c'est la seule cachette à disposition dans cette rue pratiquement totalement à découvert. L'homme vocifère quelque chose que je ne comprends pas (note à moi-même : penser à aller consulter l'ORL!), puis entraîne la jeune femme à la crinière noire dans l'immeuble. En un instant, ils ont disparu de notre vue.« Pff, je les ai fait fuir en plus! Ça craint ton truc. » En fait c'est le mien, mais ce n'est pas le plus important. Je continue de me plaindre un moment, ne réfléchissant même plus aux phrases que je lance. C'est surtout pour me défouler, j'ignore même si mon discours à une signification quelconque. C'est pas ça le plus important. Toujours à l'abri derrière notre cachette (pas si utile que ça apparemment), je commence à trépigner à nouveau. Comme une gamine qui a perdu son jouet. J'adresse un regard interrogatif à Esben, après tout c'est elle la chef. Alors on fait quoi lui dis-je d'un simple regard. On dira que c'est à elle de trouver une idée, bébé-protectrice a essuyé assez d'échecs pour aujourd'hui. Bébé-protectrice fait la tronche, et en plus elle doit aller bosser cet aprem. C'est tout pourri.
« Mmh.. Tu veux un croissant ? » dis-je en retournant lentement les talons, moue boudeuse au visage. Je prends tranquillement le chemin de la rue principale en quête d'une boulangerie, traverse pour marcher du côté ensoleillé. J'ai envie de faire la conversation avec Esben, incapable de garder le silence plus de quelques minutes sans me sentir mal à l'aise mais je ne sais pas vraiment ce que j'ai le droit d'aborder ou pas. Et puis je me rappelle aussi que je boude, et que quand je boude je dois pas parler. J'inspire donc plusieurs fois dans la vide, comme si j'allais commencer un phrase... Mes questions restent suspendues au bout de mes lèvres.
Spoiler:
Sorry c'est court EDIT : pouaah j'ai encore posté à 00h00, trop la classe
Esben Solberg
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Date d'inscription : 27/10/2012 Nbre de Messages Postés : 457
Sujet: Re: « Snow White? Ah, I saw that movie. Oh, porn version anyway. » (w/ esben) Mar 28 Mai - 18:17
Alors qu'Esben resta ravie de sa découverte qui allait très certainement faire couler de l'encre d'ici peu, elle vit le visage de Sofia blêmir. La jeune fille fronça aussitôt les sourcils, elle n'était pas aussi nulle que ça : elles avaient découvert la preuve d'un adultère grâce à cette filature. Certes, ce n'était pas ce qu'elles avaient en tête en suivant pseudo Blanche-Neige mais c'était malgré tout quelque chose ! N'importe quel détective n'aurait pas su en faire autant ! (Enfin si, très certainement… et surtout plus rapidement qu'elles mais la danoise préférait se convaincre du contraire) Lorsqu'elle l'entendit s'exclamer qu'elles s'étaient faites « chier pour ça », elle hésita à lui rappeler qu'à la base, le programme prévu aurait été bien plus ennuyant… Mais Sofia ne lui laissa pas le temps de le lui faire savoir puisqu'elle reprit la parole, s'apitoyant sur son sort un peu trop fort. Esben grinça des dents, maudissant intérieurement la jeune fille à ses côtés tout en se laissant entrainer. Après avoir raclé sa gorge comme pour effacer toute mauvaise pensée ou parole qui pourrait s'échapper, elle lui répondit en murmurant, afin de ne pas s'attirer davantage les foudres de l'homme qui hurlait un peu plus loin dans la rue. “ T'es pas nulle ! ” En fait, si mais ce n'était pas le genre de choses à dire en tant que mentor. “ T'arrives dans une situation un peu particulière… ” Et c'était peu dire. “ … dans laquelle la plupart des anciens ne savent pas quoi faire. Au moins, toi, tu proposes quelque chose. ” Contrairement à elle-même qui préférait le plus souvent ignorer le problème ou, depuis quelques temps, tout simplement les protecteurs en général.
Lassée par les plaintes de Sofia, elle finit par lui faire face, particulièrement agacée. “ Mon truc ? Qui a eu l'idée déjà ?! ” Si elle avait essayé de se montrer gentille jusque là, il ne fallait pas exagérer non plus. C'était Sofia qui avait eu cette idée de suivre les personnages (enfin, ceux qu'elle pensait être les personnages) ! Esben n'y était pour rien et n'avait rien à se reprocher, surtout pas l'échec de ce plan. Elle croisa les bras autour de sa poitrine, bien décidée à ne pas se laisser démonter. Faut dire qu'elle était d'aussi mauvaise foi que la journaliste… C'est alors que Sofia osa lui lancer ce regard interrogatoire qui étonna d'abord Esben avant que ses traits ne se déforment pas la colère. Lorsqu'elle lui avait proposé une leçon, Sofia l'avait balayé d'un coup de main alors pourquoi essayer de lui apprendre quoi que ce soit ou même continuer ce semblant de leçon ? Esben était à deux doigts de tout laisser tomber, de la laisser plantée ici et repartir chez elle pour travailler sur un nouveau projet sans même lui adresser le moindre mot… Mais elle n'en eut pas le temps de mettre son plan à exécution. Soudainement, Sofia reprit la parole, osant lui proposer un croissant. Elle la dévisagea aussitôt en ne pouvant s'empêcher de penser « Pour te l'envoyer dans la gueule ? Ouais. » mais elle se retint. Elle se contenta donc de ne rien dire et ne bougea pas d'un pouce alors que la journaliste s'éloignait. Plus rancunière, on ne fait pas. Aussi, il était hors de question qu'elle se contente de suivre la jeune fille une nouvelle fois pour ensuite qu'on lui reproche quoi que ce soit. Esben se contenta de s'adosser au mur derrière elle, de sortir son téléphone portable pour vérifier ses mails. Si son apprentie ne revenait pas d'ici cinq minutes, elle quitterait les lieux sans éprouver la moindre culpabilité. D'autant plus que, maintenant qu'elle en avait parlé, la jeune fille commençait à sentir son ventre gargouillé. A plusieurs moments, elle hésita à rejoindre son apprentie avant que sa fierté la rappelle à l'ordre : il était hors de question qu'elle fasse le premier pas.
Spoiler:
Le mien l'est encore plus J'ai honte de mon post… En plus, je sais pas où on va avec ce sujet
Sofia Lindberg
BACK IN ANGER,“ there was nowhere to go but everywhere. ”
Date d'inscription : 01/05/2013 Nbre de Messages Postés : 159
Sujet: Re: « Snow White? Ah, I saw that movie. Oh, porn version anyway. » (w/ esben) Sam 1 Juin - 16:22
Esben + Sofia
“ Snow White? I saw that movie. The porn version anyway. There was this wicked Stepmother. Woo, she was wicked. ”
Je marche lentement. En traînant des pieds. J'attends la réponse d'Esben. Réponse qui ne vient pas. Je hausse les épaules, pour souligner mon indifférence. Ça ne serait que la dixième fois de la matinée qu'elle m'ignore après tout.. Le mieux serait encore que je n'insiste pas et que je m'en aille, déclarant la séance terminée. Mais il est connu que je ne laisse jamais tomber, ou du moins que je m'acharne sur mes victimes. Ainsi, je lance « Allez quoi, pourquoi tu boudes ? » un peu suppliant à ma protectrice. Toujours pas de réponse. Esben est têtue mais elle n'est jamais muette comme une carpe et ne rate pas une occasion de me balancer mes quatre vérités en pleine figure, surtout quand c'est moi qui pose la question. J'en déduis donc qu'Esben ne m'a pas du tout suivie et que je marche depuis deux minutes sans personne derrière mois. En effet, je tourne à nouveau les talons pour la voir adossée contre le mur en brique, le nez dans son téléphone probablement en train de s'affairer avec son boulot. Je lève les yeux au ciel et agite les bras. En vain. Je sais bien qu'elle ne me verra pas. Elle ne verrait pas le monde s'écrouler lorsque son travail entre en jeu. Une des nombreuses choses que je ne comprends pas chez Esben. Comment peut-on aimer son boulot à ce point ? Surtout un boulot aussi stressant que le sien, où la plupart des clients doivent la prendre pour une esclave, où elle doit travailler sans relâche pour la moindre lubie d'une femme au foyer friquée. Je lève les bras vers le ciel, exaspérée qu'elle ne me voit pas avant de revenir au petit trot vers elle. Je me plante devant Esben, approche mon visage du sien, pour lui faire comprendre que je suis revenue. Elle ne bouge pas. Impassible. J'hésite entre lui souffler dans l'oreille ou lui mettre une claque puis je me souviens qu'elle ne fait peut-être pas exprès de me calculer, tellement absorbée dans son boulot. Comme je n'ai la preuve de rien, je lui laisse le bénéfice du doute et me contente de lâcher un « Hé ho ? J'suis là! » Pas de réponse. Cette fille s'est transformée en statut. Help! « Tu boudes blo-...Esben? Allez quoi, c'est pas après toi que je râle. C'est moi qui suis nulle et naïve avec des idées débiles! Promis la prochaine fois tu peux me faire le vrai cours que tu veux et tout, je bougerais pas, j'apprendrais sagement! » Je lui tends une perche monumentale pour m'insulter. Les yeux plissés je me prépare à recevoir une montagne de reproches sur mon incompétence et mon inutilité. Rien ne vient. J'ouvre la bouche, légèrement choquée. « C'est juste moi que tu détestes ou y a autre chose Esben ? » Sans lui laisser le temps de répondre (sans doute que je sais qu'elle ne le fera pas, ou bien que j'ai peur que la réponse soit "Ben oui, c'est toi que je déteste voyons!"), j'enchaîne: « Allez viens, si tu m'expliques, je te dépose en voiture à ton boulot avant d'aller au journal, le tout avec un croissant! Tu me pardonnes ? » que je lance avec mon plus bel air de chien battu. J'imagine que j'ai assez peu de chances d'attendrir Esben avec ce genre de regard, mais je ne peux pas m'en empêcher. Et puis j'aimerais en savoir plus sur elle, comprendre pourquoi elle agit ainsi, pourquoi elle s'en fiche des contes alors qu'elle y croit si fort. Peut-être que c'est juste le fait d'avoir une apprentie dans la patte qui l'embête, mais d'un autre côté elle ne rechigne pas à me donner des rendez-vous, à m'expliquer encore et encore les même choses ennuyeuses. J'attends sa réponse, allume une nouvelle cigarette en prenant garde de ne pas lui souffler ma fumée dans le visage, je m'appuie sur le mur à côté d'elle.
Esben Solberg
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Date d'inscription : 27/10/2012 Nbre de Messages Postés : 457
Sujet: Re: « Snow White? Ah, I saw that movie. Oh, porn version anyway. » (w/ esben) Dim 9 Juin - 21:46
Concentrée sur ses mails, Esben ne daigna même pas lever la tête lorsqu'elle entendit des pas se rapprocher bien qu'une petite partie d'elle ne put s'empêcher de croiser les doigts pour que ce ne soit pas l'amant de Blanche-Neige qui ait finalement décidé de la faire taire en l'achevant à coup de pantoufle de verre (c'est que les talons, c'est pointu et ça fait mal !)… Certes, les protecteurs lui avaient appris à se battre mais, tous ses combats dans l'autre monde lui avaient paru fictifs, comme si la pensée de les perdre ne lui avait jamais effleuré l'esprit, alors que dans ce monde, les choses étaient bien différentes. Une silhouette finit par se poster devant elle. Les doigts légèrement crispés sur son téléphone, elle ne bougea pas. Peut-être que si elle ignorait le psychopathe, il finirait par se lasser et s'en aller ? Aussi, elle ne put s'empêcher d'émettre un léger soupire de soulagement quand elle reconnut la voix de Sofia. Ruminant encore son mécontentement, elle ne bougea pas d'un pouce. Son apprentie ne se ferait pas pardonner aussi facilement. Lorsque Sofia reprit la parole, Esben ne put réprimer un léger sourire satisfait. A ce petit jeu, la journaliste était particulièrement mauvaise. Elle fut d'autant plus ravie de l'entendre se reprendre alors qu'elle s'apprêtait, une nouvelle fois, à utiliser un surnom pour l'interpeler. Finalement, elle finissait par lui inculquer quelque chose. Lorsque Sofia reprit la parole, elle ne put réprimer un léger sourire satisfait. A ce petit jeu, la journaliste était particulièrement mauvaise. Elle fut d'autant plus ravie de l'entendre se reprendre alors qu'elle s'apprêtait, une nouvelle fois, à utiliser un surnom pour la nommer. Finalement, elle finissait par lui inculquer quelque chose. S'il fallait qu'elle se montre continuellement désagréable pour que ce soit le cas, elle le ferait. Mais bien vite, la jeune fille se sentit coupable en voyant Sofia se morfondant sur son triste sort. Cette dernière n'était pas nulle… mais naïve, certainement. Inutile de le souligner à haute voix, pensa t-elle. Lorsqu'enfin elle jura d'être docile lors de leur prochaine leçon, Esben réprima un léger rire sarcastique. Au roi du silence comme à un, deux, trois soleil, Sofia devait faire partie des premières éliminées. La seule situation dans laquelle la demoiselle imaginait la journaliste immobile et silencieuse était celle dans laquelle elle serait sous l'emprise d'une potion concoctée par les fées. Malheureusement, il n'y en avait presque plus dans ce monde, et elle n'y aurait sans doute pas eu les effets escomptés mais surtout : on lui aurait interdit de l'utiliser sur son apprentie sous prétexte qu'elle l'agaçait et méritait une correction. Mais têtue, Esben ne laissa rien paraitre.
Comme elle s'y attendait, Sofia reprit la parole. Esben était prête à parier que son apprentie était victime d'une phobie du silence, si cela existait. Elle s'apprêtait enfin à lui adresser la parole avec une réplique qui lui permettrait de détendre l'atmosphère mais surtout de ne pas avoir à parler de sa propre expérience en tant que protectrice lorsqu'elle fut devancée. La proposition de la jeune fille en face d'elle lui fit légèrement grincer des dents et sourire jaune. Avoir la possibilité de retourner travailler dans la demie-heure qui suivait était tentant (plus particulièrement si on y ajoutait un croissant ! A première vue, les gargouillements qu'elle sentait devaient également se faire entendre)… mais elle n'avait pas envie de parler d'elle-même. Hors de question qu'elle fasse pleurer dans les chaumières à cette heure de la journée ou même de certaines personnes devant quelqu'un qu'elle ne connaissait que vaguement. “ D'accord pour le trajet en voiture et le croissant. ” se contenta t-elle de dire en haussant les épaules. Avec un peu de chance, Sofia ne penserait pas à la questionner. Oui, l'espace d'un instant, Esben avait oublié que son apprentie était journaliste. Soudain, cette pensée la frappa. Vite, il lui fallait changer de sujet. “ D'ailleurs, ça se passe bien au journal ? ” rajouta t-elle avec un sourire crispé en réalisant son erreur. Bien joué Esben : rappelons lui son métier !
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Désolée du retard
« Snow White? Ah, I saw that movie. Oh, porn version anyway. » (w/ esben)