Tu es dans les bras d’un homme charmant, vous avez l’air heureux, épanoui et amoureux. Tu ne parviens cependant pas à te souvenir de son nom. Vous parlez mariage et enfant, c’est ça le plus étrange dans l’affaire parce que tu ne te vois vraiment pas dans le rôle de la mère parfaite, fidèle à son homme pour l’éternité. Tu trouves ça louche, well, ça t’empêche pas d’en rêver. Tu te vois dans un appartement, petit, minable, tu ne comprends même pas ce rêve bidon, franchement, c’est tout sauf toi. Puis, tout d’un coup, tout s’évanouit et tu te réveilles, dans un lit douillet, seule, dans un appartement presque luxueux. Tu t’inquiètes, tu commences à faire des rêves étranges où le romantisme et la gentillesse est de mise, tout ce que tu détestes, tu te rebutes toi-même. C’est toujours ce mec qui revient, celui qui te tourne autour depuis aussi loin que tu t’en souviennes. Un mec charmant, attirant, tu le conçois mais ce n’est pas ton genre, de te caser, non, tu préfères papillonner, c’est bien plus amusant. En fait, tu ne jures que par l’amusement, tu aimes tu mettre en danger, juste pour le bienfait ressenti quand l’adrénaline coule dans tes veines. Tu es un peu psychopathe sur les bords et tu as déjà songé à tuer quelqu’un. Alors non, cette fille douce, ce n’est pas toi, loin de là. On dirait plus ta récemment découverte sœur jumelle. Tu n’as rien contre elle, seulement, sur le point de vue intellectuel, tu ne lui ressemble en rien, les apparences sont trompeuses. Tu te lèves de ton lit avant de t’apercevoir qu’il fait toujours nuit dehors, tu regardes alors ton réveil, il est trois heures du matin. Tes nuits commençaient à devenir courtes. Deviendrais-tu insomniaque ? Possible. Tu veux balayer définitivement ces images beaucoup trop fleur bleue à ton coup, alors, tu décides de rentrer dans la cabine de douche et de laisser couler l’eau chaude sur ton visage. Même si ça n’a pas l’effet escompté, tu te relâches, te détend, c’est ce dont tu avais besoin avant de retourner dans le monde des rêves.

T’en a marre de lui, mais tu peux rien faire parce qu’il hante tes pensées bien plus souvent que tu ne le voudrais. Ce qui n’arrange pas les choses. De plus, il a l’arrogance de te déranger sans cesse, tu ne sais pas comment mais il a ton numéro de téléphone et t’appelle régulièrement pour des conneries. Ca te fou en rogne, t’as juste envie de le mettre hors circuit, sauf que t’as trop peur des conséquences. Ouais parce que quand tu dis hors circuit, tu le penses dead. La vie serait tellement plus facile si tu pouvais éliminer les gens qui te déplaisent d’un claquement de doigt. Comme tu le fais pour tes moindres désirs. C’est ça la vie d’un mannequin lingerie, les mecs sont à tes pieds, tous sans exceptions, tu n’as cas te plier pour les coups d’un soir et ça te plait même si tu en as marre de la facilité, tu aimerais qu’il y ait un peu plus de game. Ouais, tu aimes jouer comme personne. Mais attention, tu es mauvaise perdante. TRES mauvaise perdante. En fait, tu ne supportes simplement pas que quelqu’un te soit supérieur, tu aimes le pouvoir, avoir la maitrise des choses. S’il y a bien une chose que tu ne sais pas maitriser, ce sont tes sentiments qui reviennent malheureusement au galop alors même que tu en ignores l’origine. Et voilà ce qui te fait le plus peur, ce mot, ce tout petit mot. Tu te sens ridicule et tu es bien trop fière pour admettre avoir peur d’une si petite chose. Ta crainte se tient devant toi en ce moment, elle essaie de te convaincre d’aller boire un verre en tête à tête, mais tu ne veux pas, ou du moins, tu essaies de t’en convaincre, tu soupires pour qu’IL l’entende bien, tu croises les bras contre ta poitrine et tu le toises de haut en bas. Il est incroyablement sexy, seule chose que tu t’autorises à admettre. Tu finis par pondre une phrase pleine de mépris. « Avec toi ? Rêve toujours. ». Tu le repousse une énième fois, tu hausses les sourcils, pour bien lui montrer qu’il n’est qu’une mouche sur ton chemin. Mais tu sais au fond, qu’un jour il abandonnera et que là tu te retrouveras conne à lui courir après. Tu veux pas avoir ce rôle. « Par contre si tu peux passer chez moi. » Tu te mords les lèvres d’avoir prononcer ces mots pleins de sous-entendu, même si une petite voix dans ta tête te jure que c’était la bonne chose à faire et que c’est un « début », tu t’en veux déjà. Il refuse, tu te sens encore plus conne. Comme vous êtes au milieu d’une ruelle pleine de gens, tu le gifles, juste pour avoir le dernier mot, sans raison. Et tu te casses. Tu viens de te prendre un râteau monumental et rien que pour ça, il allait payer. Tu ne supportes pas qu’on te refuse quelque chose. TU décides.