LE VAILLANT PETIT SOLDAT DE PLOMB • ANDERSEN
adaptation par BlindsDreams

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le vaillant petit soldat de plomb • julian morris
la danseuse • nina dobrev
l'enfant/le diablotin • au choix

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(point de vue Karen) Il était une fois une jeune danseuse du nom de Karen. Elle habitait dans le grand manoir sombre de son mari, Jorn avec lequel elle vivait seule à son plus grand désarroi. Tout le jour durant elle dansait dans sa chambre, au rythme des notes avec une grâce sans limite. Un jour que la danseuse répétait encore quelques pas, elle surprit à travers la fenêtre un des associés de son mari regarder en sa direction. Quelque peu gênée, elle reprit pourtant ses enchaînements sans jamais adresser un nouveau regard à cet homme. Quelques minutes plus tard, une fois qu'elle eut achevé sa séance, elle finit par s'approcher de la vitre, glissant ses prunelles vives dans le jardin. Il n'était plus, avait disparu. Tel un fantôme, un mirage, ou un rêve peut-être il s'en était allé sans un bruit.
Interrompue dans ses réflexions par le grincement d'une porte, Karen se retourna brusquement, esquissant un sourire forcé en reconnaissant le visage bourru de l'homme qu'elle avait épousé. Détournant le regard lorsque ce dernier posa les yeux sur elle, la jeune femme l'écouta pourtant attentivement.
- Je voudrais que tu tires tes rideaux quand tu danses, Karen.
Acquiesçant d'un simple signe de tête, son mari sortit alors de la chambre sans un mot de plus.
Les jours passèrent sans que jamais elle ne croise personne, pourtant au bout d'une semaine lorsqu'elle se trouvait dans le bureau de son mari à la recherche d'un document, Karen recroisa le jeune homme qu'elle avait aperçu dans son jardin. Alors que lui esquissait un sourire terriblement sincère et s'apprêtait à lui adresser la parole, elle tourna la tête afin de l'ignorer au mieux, timide qu'elle était. Et brusquement elle sortit de la pièce sans lui adresser un seul de plus, ni même un regard, se dirigeant vers la chambre en trombe. Lorsque finalement elle s'assit sur son lit, prenant son visage entre ses mains des cris parvinrent jusqu'à ses oreilles, provenant de la pièce qu'elle venait de quitter. La voix de Jorn - qu'elle aurait reconnue parmi mille autres - mêlée à une autre lui étant étrangère. Quelques claquements de portes, quelques mots violents puis plus rien. Le silence total. Le calme.
Durant des jours, des semaines, des mois peut-être même le manoir resta vide, et ni elle ni son mari ne reçurent de visites pour une raison qui échappait à la jeune femme. Pourtant elle ne s'en soucia pas, et reprit son rythme de vie sans se préoccuper des affaires douteuses de Jorn. Lorsque finalement elle eut l'autorisation de ressortir de leur demeure, Karen en profita pour simplement aller se promener dans un parc qu'elle chérissait tant - c'est ici en réalité que sa mère l'emmenait chaque soir lorsqu'elle était enfant. Assise sur un banc, lisant un livre, elle ne remarqua pas la personne qui s'assit à ses côtés, jusqu'à ce que cette dernière ne commente son livre. Redressant la tête, elle fut tout d'abord étonnée et méfiante en reconnaissant le visage de l'homme qu'elle avait croisé à deux reprises chez elle. Pourtant, la sachant à présent timide, il sut la mettre en confiance et ils passèrent l'après-midi à discuter tranquillement, se donnant rendez-vous le lendemain dans un café non loin du parc. Lorsque Karen rentra chez elle, Jorn ne lui adressa pas un mot de la soirée sans qu'elle ne sache pourquoi. Pourtant heureuse d'avoir fait la connaissance de cet homme du nom de Torben, elle ne laissa pas son mari gâcher sa bonne humeur et s'en alla se coucher tôt, agacée du perpétuel sérieux de ce dernier.
Le lendemain lorsqu'il fut l'heure de leur rendez-vous, Karen se rendit au café convenu et y retrouva comme prévu Torben. Une fois de plus ils passèrent la soirée à discuter. Jusqu'à ce que le bâtiment prenne feu. Enfermés à l'intérieur, eux ainsi que de nombreux autres clients, toutes les issues semblaient être bloquées. Ainsi ils perdirent connaissance tous deux, asphyxiés par les gaz toxiques de la fumée.
Karen se réveilla à l'hôpital, le lendemain, un mal de gorge innommable l'empêchant de parler, des vertiges fréquents ainsi qu'une incapacité totale à se souvenir de son passé. Elle avait survécu. Pourtant victime de troubles neurologiques, les médecins ne la laissèrent sortir qu'une semaine plus tard, et elle regagna la demeure de son mari sans même se souvenir quel était son nom.

(point de vue Torben : les moments non expliqués) Qu'elle était belle et gracieuse. Envoûtante, fascinante. Ainsi Torben resta quelques instants à observer la demoiselle enchaîner les pas de danses, intrigué par une telle élégance que jamais jusque là il n'avait connu. Pourtant, quelques secondes plus tard Jorn le tira de ses pensées, employant un ton agressif qui rapidement le fit revenir à la réalité.
- Veux-tu bien mettre tes yeux dans ta poche ?
Gêné, il ne répondit pas et son supérieur reprit.
- Que je ne t'y revoies plus, sinon je m'occuperais personnellement de toi Torben.
Le regard baissé, Torben sortit du grand jardin, des idées plein la tête, le visage de la jeune femme hantant ses pensées.

Il n'avait pas imaginé une seule seconde revoir la jeune femme ; son patron l'avait bien trop impressionné. Jamais un seul instant de plus il n'avait laissé ses mouvements gracieux s'infiltrer dans son esprit, jamais il n'avait repensé à ses mèches rebelles tombant sur sa nuque mouillée par l'effort, pas une fraction de seconde il s'était remémoré ses yeux noisettes terriblement profonds. Il n'avait pas voulu la revoir. Ainsi il resta là quelques secondes à la regarder chercher, silencieux, ne souhaitant pas paraître impoli. Jorn lui avait demandé de venir. Il était venu pour lui. Et lorsque finalement les yeux de Karen croisèrent les siens, son coeur rata un battement. Esquissant un sourire maladroit, il glissa une main dans ses cheveux et s'apprêtait à s'excuser lorsque la brunette sortit en trombe du bureau sans raison apparente. Quelques secondes plus tard Jorn était de retour, le regard charbonneux, terrifiant, et avec une agressivité sans nom il se plaça face à Torben en lui hurlant à la figure.
- Je t'avais pourtant dit de pas la regarder ! Je t'avais mis en garde ! T'as pas intérêt à revenir ici. Jamais, tu m'entends ?! Je ne veux plus te voir traîner aux alentours du manoir, ni même dans la ville. Y'a eu des embrouilles à Alborg, c'est là-bas que tu vas aller. Pour longtemps ! Et je t'assure Torben, que si tu m'obéis pas, t'auras de gros ennuis. De très gros ennuis.
Quelques portes qui se claquaient et se refermaient, Torben n'eut pas d'autre choix qu'obéir à son patron, et se rendit donc dans le Nord du Danemark pour une durée indéterminée.

Au bout de deux mois et demi il revint en ville, ayant réglé les soucis à Alborg. Et c'est par le pur hasard qu'il recroisa Karen. La suite, vous la connaissez.

Torben est toujours dans le coma. Jorn est celui qui a mis le feu au café dans lequel il se trouvait avec Karen. Maintenant qu'elle a perdu la mémoire et souffre de troubles neurologiques, Jorn compte bien se faire passer pour le héros de l'histoire.

▷ CE QUI ARRIVERAIT SI LES PROTECTEURS ÉCHOUAIENT :