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 souviens toi des moments divins, planants, éclatés au matin, et maintenant nous sommes tout seuls. (KAJ)

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Else Hummel

Else Hummel

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MessageSujet: souviens toi des moments divins, planants, éclatés au matin, et maintenant nous sommes tout seuls. (KAJ)   souviens toi des moments divins, planants, éclatés au matin, et maintenant nous sommes tout seuls. (KAJ) EmptyLun 27 Mai - 23:25


C'est le malaise du moment, l'épidémie qui s'étend. La fête est finie on descend, les pensées qui glacent la raison. Paupières baissées, visage gris surgissent les fantomes de notre lit. On ouvre le loquet de la grille du taudit qu'on appelle maison.


Je me transforme en somnambule, funambule. Le sommeil m'abandonne, j'ai comme envie de me promener dans cette maison que je connais par cœur, en découvrir les moindres recoins encore et encore. Essayer d'apprendre tous ces secrets. Je n'ai plus envie de dormir. C'est comme s'il y avait une force, quelque chose qui m'appelle, des voix peut-être, c'est dans ma tête. Je les entends. Je me redresse dans mon lit. Souris. Je veux partir en exploration. Et à côté de moi ça bouge, ça fait un déclic dans ma tête. Mon sourire s'efface. Je ne veux plus de sa présence, je ne veux pas qu'il reste là, je ne sais même pas ce qu'il fait là. J'ai oublié. Mon cerveau a tout effacé. Son bras enroulé autour de ma taille, je sais même plus comment j'ai fais pour m'endormir à côté de ça. La lune tremblote dans la chambre, éclaire son visage, j'ai envie de lui arracher. Sans ménagement, je le fais tomber du lit. Je n'en veux plus. J'ai cassé mon jouet. A la poubelle maintenant. “ Dégages. ” je siffle entre mes lèvres. Serpent. Et je me redresse, seulement vêtue d'une culotte en dentelle, il n'y a plus de doute sur nous, sur ce qu'on a fait. Je veux qu'il parte. Je ne veux plus de ce jouet, il est temps de le ranger sur l'étagère jusqu'à ce que je le choisisse à nouveau. Maintenant c'est finit. Il essaye de dire quelque chose. Je lui arrache la langue. Ne parle plus. Pars. Il ramasse ses affaires, se rhabille maladroitement et prend la direction des escaliers. C'est ça, bon débarras. Je peux commencer l'exploration. J'attrape une cigarette dans mon paquet, l'allume, c'est mal de fumer. C'est papa qui l'a dit. Peut-être que je donnerais le mauvais exemple à Kaj, à la gamine. A eux. La bête noire. Qui gronde. Le monstre. Je souris. Je me penche sur mon lit pour récupérer le bout de papier sous mon oreiller et me met en marche. Je déambule dans les couloirs. Funambule sur un fil. Moitié nue, je frissonne quand je sens l'air froid sur ma peau. C'est bien. Mes doigts libres glissent sur le mur. Les voix augmentent encore, c'est des chants, je suis sûre. Je dois les suivre peut-être. Je continue de fumer et arrive enfin dans cette pièce beaucoup trop remplie. C'est la pièce qui donne juste à côté de l'entrée, celle où il y a le piano. Où les voix chantent. Je souris, m'approche de l'instrument de musique et l'effleure. Peut-être que je pourrais en jouer. Peut-être qu'il n'est pas si tard, trop tôt ? C'est le milieu de la nuit. C'est parfait. Une, deux, trois notes.

Papa pourrait se réveiller. Papa m'aime pas. C'est le cœur de pierre. C'est l'aveugle. L'aveuglé. Fausse note. Je grimace. Et quitte le piano. Je m'assois finalement sur une table, ramenant les jambes contre ma poitrine. Et il passe, fantôme grisâtre. L'espace d'un instant j'ai cru que c'était Elle. Cœur qui rate un battement. Mais tout est finit. Ca ne peut pas être Elle. Non, c'est encore cet imbécile de Mikkel. “ Else ? ” “ Dégages. ” J'attrape le bougeoir posé sur la table et lui jette à la figure. Il s'éclate dans un bruit sourd. Se prend le mur. Lui n'a rien. Il se casse. Je glisse ma tête contre mes genoux, mordille ma lèvre. Et mes doigts se referment sur le bout de papier. Je le connais par cœur, à la virgule près, chaque point, chaque majuscule. A l'envers, à l'endroit, en diagonal, les yeux fermés. Je déplie le vieux bout de journal. L'homme sans visage, le noyé. Le corps tout gonflé. Violacé, bleuet, bon à jeter. Le petit chat. Je change de position, me met en tailleurs, je trône fièrement au milieu de cette table, je ressemble au bougeoir éclaté au sol. Ma cigarette coincée entre les lèvres. Je récite chaque mot. Et j'entends la porte claquer, doucement. C'est encore cet imbécile ? Je redresse ma tête. Et là, ce n'est plus un fantôme, ce n'est plus l'autre, c'est Kaj. Kaj. Je souris. J'ai déjà tout oublié, dans ma tête, tout est vide. Il est là, mon frère. “ Bonsoir. ” je souffle, les yeux pétillants. Un éclat nouveau. Eclat de folie. Eclat de verre. Je n'aurais peut-être pas dû oublié.
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Kaj Hummel

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MessageSujet: Re: souviens toi des moments divins, planants, éclatés au matin, et maintenant nous sommes tout seuls. (KAJ)   souviens toi des moments divins, planants, éclatés au matin, et maintenant nous sommes tout seuls. (KAJ) EmptyMar 28 Mai - 18:18

Le pays des merveilles reste amoché dans ton coeur, pour l'instant.

Le royaume du silence. Seule la petite lumière ouverte sur l'atelier, c'est la machine à coudre qui fait office d'accompagnement dans ce lieu qui me convient. Levant mes yeux vers le plafond, je remarque cette petite tâche noirâtre, qui au fur et à mesure, parait prendre de l'ampleur. Elle grandit, se nourrie de mes peurs, de mes angoisses qui se cachent, au fond là, dans le peu d'âme qu'il me reste. Un sourire se glisse sur mon visage, la machine s'est arrêtée. Je ne saurais dire combien de chapeaux sont passés sous mes doigts, combien d'heures j'ai sacrifié pour être ne serait-ce qu'un peu content. Beaucoup. Très. Même énormément. Le haut-de-forme reste fétiche, blanc ou noir, rose ou blanc, pour petit ou grand, les vêtements vont toujours de paire et c'est sans compter sur ceux qui parfois passent par là. Tu vas te tuer au travail qu'ils disent. Ce serait une belle mort, respectable. Comme un homme qui, dévoré par sa passion s'est laissé tombé dans les méandres d'une vie déjà fichue. Serrant un peu mon étreinte sur le fil entre mes doigts, un oeil jeté sur la pendule plus loin. Une heure ou deux heures, je ne saurais le dire, quoi qu'il en soit, la nuit s'est déroulée comme un tapis sous mes pieds. La lune grâce à son grand sourire me donne le courage pour m'immiscer entre les rues, de fermer le magasin et d'y penser plus tard, demain matin. Sortons les violons, que le vent est froid, il traverse mes bras, se glisse dans mon sang. Un frisson parmi tant d'autres. J'écoute les bruits de la ville, les pas qui s'enfilent, les souffles qui se perdent. Il n'y a pas âme qui vive par là, par ici. Si ce n'est quelques chats, quelques rats affamés. Les poubelles tombent, le bruit du fer résonne contre mes tympans. Gling, gleng, glong. Courir ou marcher ? Se laisser attraper par les démons qui coursent les pavés ? Qui se cachent dans les murs ? Je l'entends presque, le souffle des griffes acérées. La nuit, c'est l'effroi qui vient à prendre place. La nuit, personne ne la connait. Ni moi, ni eux. Mystère sur l'homme, c'est sans surprise que seul les plus bourrés déambulent et se cassent la figure. Pitoyables. Des traces vomissures, des plaintes qui viennent de l'au-delà. Rien n'est beau, rien ne l'a jamais été. C'est seulement quand l'encre se glisse sur la feuille que tout vient à être sinistre. La journée, tout est plus agréable, plus doux à l'oreille, qu'importe le vieil homme mourant de froid sur le trottoir. Personne n'y prendra attention, ou alors ils supposeront qu'il dort. Parce qu'il a la pluie sur le visage, quelques rayons de soleil qui dégoulinent sur sa peau blafarde. Mais le soir, le soir, les hypothèses tanguent, claquent contre le palais. La vérité parait plus difficile à avaler, tous, s'enferment dans un univers. Une bulle faite d'acier, de béton, quand les étoiles brillent pourtant, elle parait plus faible, plus fade et nombreux aliénés le diront : c'est le noir qui a voulu me bouffer, les abysses, c'est eux, c'est eux. Mains glissées le plus profondément dans mes poches, le visage enfoui sous une écharpe plus que trop fine, mes sourcils se froncent au fur et à mesure que les dessins qui se posent sous mes yeux me paraissent plus net. Les maisons, la même couleur répétitive. Rose, rouge, orange. Des tons chauds, qui montrent à la gaieté. Mais, où est-elle ? Je ne la vois pas. Tout est une question de faire valoir. La voisine d'à côté, s'acoquine avec son jardinier. Le voisin deux bâtisses plus loin ne dort jamais, ses yeux fixent un mur blanc. Une question de rêve ? De cauchemar ? C'est sans étonnement que je le croise, encore dans son salon, tapotant du bout des doigts et le regard vif. Se dépêcher, encore. Mes pas se pressent, aurais-je été en forêt que les loups me paraitraient plus dangereux que dans cette ambiance qui m'entoure. Feuilleter les pages d'une histoire qui ne commence même pas. Odense. O. D. E. N. S. E. Quelques lettres qui ne forment qu'un mot, qu'un aura, qu'une brume l'engloutissant sous un tas de monstruosités. Qui suis-je pour les juger ? Pauvres mortels touchés par le vice ? Personne. Si ce n'est peut-être pire, ou au contraire plus candide. J'ai du mal à croire à mes propres idées, mes propres envies. Se persuader d'être une bonne personne n'est pas le bon échappatoire. Nous sommes tous des jouets. Des poupées désarticulées lancées dans une danse endiablée. Le tango des diables, de l'enfer cuisant et souffreteux.

Le bruit de la clef tinte contre le tissu, je n'ai pas le temps de glisser l'objet dans la serrure que je me heurte à un dilemme. Une impasse plus que grande. Ses yeux stupéfaits, il marmonne quelque chose entre ses lèvres roses. Sa chevelure plus qu'en bataille, je ne saurais dire ce qui lui est arrivé. Mik. Mikke ? Quelque chose dans cette idée du moins. A ne pas en douter, il a dû venir voir sa chère et tendre bien aimée Hedvig. Mes dents grincent un peu à la pensée de son prénom. La porte claque derrière moi. L'odeur vieille envahi mes narines. Les souvenirs remontent, comme à chaque fois. L'on ne change pas un cerveau en ébullition, encore moins celui d'un Hummel. Du moins, c'est ce que disait ma mère, avant. Quand tout était bien. Quand tout paraissait moins morbide. Baissant un peu le tissu qui me sert à protéger mon cou, tout est calme. Peut-être trop à mon goût. D'habitude les hurlements sont de mise ici, la monnaie courante. Voir Else et Hedvig s'arracher les cheveux n'est pas quelque chose d'amusant, quoi que bien presque. Il m'est arrivé parfois de m'interposer, une fois, ou deux. Pas plus que cela. Je joue l'oreille sourde, celle qui n'entends rien, celui qui ne voit pas, et encore plus le muet. La souffrance se soigne par la souffrance, règle à ne certainement pas oublier, à garder dans sa poche, au cas où. Pinçant ma lèvre inférieure, mes paupières se ferment. Else est-elle au fond de son lit ? Hedvig est-elle sortie ? Mon père est-il encore de ce monde ? J'avance, l'oreille tendue. Une seule ouverture, unique et à l'intérieur, je redoute ce que je vais à trouver. Ce n'est pas n'importe laquelle. Le piano trône fièrement. L'instrument le plus triste au monde selon mes congénères, il m'importe peu, je ne sais pas en jouer. Mon dévolu s'est posé sur le violon, et bien que je sois considéré comme rouillé, je sais à me défendre, avec mes propres armes. En plus de ce majestueux objet de torture, une figure assise sur la table se reflète dans la fenêtre. C'est un visage que je connais, un corps que je reconnaitrais entre milles. Lisse, pâle, une chevelure tombant avec presque une certaine grâce sur ses épaules. Dénudée. Non pas vêtue ne serait-ce qu'un minimum, juste ce qu'il faut pour faire dérailler ma matière grise. « Bonsoir. » Ses yeux brillent comme ceux d'un monstre qui rêve. Un corbeau perché sur un buste qui me hurle aux oreilles des horreurs. Haussant les sourcils, Mikkel. Else. Else. Mikkel. Mon coeur joue le tintamarre contre mon torse. Je crois qu'il a explosé. Un splotch m'a traversé la peau. Organe en lambeau. Une fois j'ai crû à l'entendre, juste une seule. Serait-ce donc une histoire plus que longue à raconter, qu'elle a oublié de me faire part ? Le soir n'est pas bon, certainement pas. Elle s'en amuse, comme toujours. Elle rigole à la vie, se marre de la face du monde. Parce qu'après tout, qu'importe de tirer la gueule jusqu'au sol, il continuera de tourner. Tranquille et surtout plus que serein. Au profit des bien heureux de s'esclaffer sans conséquences. Ou pas. « Oh. » Haussement de sourcils désintéressé, comme si sa présence ne me faisait rien pour le moins du monde, je papillonne des yeux tout en fixant les dégâts qu'elle a pu commettre. Le bougeoir au sol, mes poils s'hérissent en y pensant. Ai-je touché une bougie depuis ces années ? Attention maintenant accaparée par mon doigt bien des centimètres plus bas. Brûlé à sang, brûlé à fleur de peau. Les murs sont laids. Ce sont des fleurs, de la tapisserie qui s'égratignent, qui tombe au fur et à mesure que l'humidité la ronge. Mon sang tumulte contre mes tempes, tape contre mes veines jusqu'à m'en faire avoir une mine dépitée. Qui s'est bien vite transformée en un étonnement. « On se connait ? » Et surtout, n'oublie pas à me rendre ma soeur. Je ne veux pas de présentations salaces, juste que tu me rendes ce qui m'appartient. Juste, ça. Est-ce trop compliqué à te demander vase noire qui t'occupe des fils de la poupée porcelaine qu'elle est ? Quand bien même tu ne voudrais pas, je couperais avec des ciseaux pointus. Des ciseaux pointus.
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Else Hummel

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MessageSujet: Re: souviens toi des moments divins, planants, éclatés au matin, et maintenant nous sommes tout seuls. (KAJ)   souviens toi des moments divins, planants, éclatés au matin, et maintenant nous sommes tout seuls. (KAJ) EmptyMar 28 Mai - 23:21

De curieuses tortures réinventent la génèse du corps.

C'est comme une brume qui m'entoure, se referme sur moi, me retient prisonnière. C'est comme si tout ça n'était pas réel. Mon sourire ne se brise pas, au contraire il reste là, il semble juste plus... vide. Non, je ne bouge pas. Ne trahis pas le doute qui s'est installé en moi, le serpent qui se redresse, prêt à attaquer, à répondre. Ce n'est qu'un tout petit mot qu'il a prononcé. Rien à faire de qui est là, à qui il s'adresse, ça aurait pu être la gamine que ça aurait été pareil. Non. Arrêtes de dire ces conneries. Et regarde-moi droit dans les yeux, Kaj. De quoi tu as peur ? Je ne suis pas une sorcière, mon regard ne va pas te transformer en pierre. C'est la haine qui s'installe, elle remplace l'amour, le détruit aussi rapidement qu'une pichenette dans un château de cartes. Elles s'effondrent. Rouges, noires, piques, carreaux, trèfles, et surtout cœurs. “ On se connait ? ” Je souris. C'est un sourire qui n'est pas à moi, déformé. La folie s'y est glissée. Je la sens parcourir mes veines, battre dans mon cœur, dans ma tête. Comment ose-t-il ? S'en prendre à moi c'est s'en prendre à lui, c'est se battre pour rien, se battre dans le vide. Je déplie mes jambes, mon corps n'est plus à moi, carcasse vidée, habité par le monstre. Trois mots qui me transpercent, implosent mes os. Déforme-moi. Mâche-moi. Détruis-moi. Je suis rien qu'un mauvais mécanisme au dérèglement anatomique pourrit. C'est la pire des tortures. Je te hais pour ça. “ Else. ” C'est comme si j'avais une autre langue, une autre voix, s'il voulait jouer à ça. Je serais différente. Le corps usé. Abîmé. Mes pieds touchent le sol, je me lève, pantin de bois. Les membres dirigés par des fils invisible, c'est le monstre qui s'amuse de tout. C'est la reine du château de cartes. J'ai ce sourire. Le moindre geste est calculé. Tu as peur de quoi, Kaj ? Je porte le bâtonnet blanc à mes lèvres, le poison s'infiltre dans mes poumons, je le recrache lentement par les lèvres, légèrement entrouvertes. Je reste debout à le regarder, à l'observer. Il me détruit. Avec son indifférence. Je n'entends même plus mon cœur battre dans ma poitrine, je n'entends plus rien. Et il ne m'aide pas. Je ne sens plus rien. Ma main libre se glisse sur son bras, exerce une légère pression dessus. Pour dire que je suis là. Ouvre les yeux, Kaj. Je me redresse sur la pointe des pieds pour pouvoir atteindre son visage. J'ai ce sourire. Comme s'il n'était pas de moi. Posé, tranquille. Ma main qui tient la cigarette tremble. Je pourrais lui écraser sur la peau pour lui montrer qui je suis, y laisser ma marque, apposé mon nom sur son corps. Mes lèvres se glissent à son oreille. “ Else. ” Je répète, comme s'il n'avait pas compris, parce que je crois que c'est le cas. Parce que ses yeux évitent les miens, préfèrent le papier peint. Non. Je suis la seule chose qu'il préfère, rien n'est mieux que moi. Et il me tue. C'est le pire. Ne me néglige pas. Fais tout ce que tu veux, détruis-moi, casse-moi, jette-moi. Ne me néglige pas. Ma main glisse le long de son bras, mes doigts fins se referment autour de son poignet. Je décale mon corps, j'ai vidé mon cerveau. Ma tête. J'ai tout oublié. Regarde-moi, maintenant.

Que fait-il ? Je deviens folle. Mon souffle se fait court. Il ne me regarde pas, ne me regarde plus. Ne me reconnaît plus. Je ris. C'est nerveux, ce n'est pas joli. C'est mon cerveau qui sombre. Je relâche son poignet et m'éloigne d'un pas, attrape le premier objet qui me vient à la main. Une tasse. J'ai fais ça toute ma vie. Je la lance, mais il l'évite, il a toujours su éviter. Mes mains fébriles se saisissent d'une seconde tasse et l'envoie s'écraser à ses pieds cette fois-ci. Tu vas réveiller tout le monde. Je m'en fiche. Je serre ma main, elle se transforme en poing. Peut-être que lui aussi je peux le jeter, droit dans son visage, et ça, il ne le verra pas venir. Je ne réfléchis même plus, le monstre a prit possession de tout mon corps. Détraquée, tu es détraquée. Et mon poing vient rencontrer sa mâchoire. Il ne faut que quelques secondes. Pour que mon cœur loupe un battement. Pour que je réalise. Pour que je me recule de quelques pas, faisant tomber ma cigarette sur mon bras nu. La brûlure. Je me mords la lèvre pour ne pas crier. Je sens les larmes monter à mes yeux. Flou. Je vois tout flou. Mes mains tremblent, essuient maladroitement mes yeux. Je serre mes mains contre ma taille. Tente de m'étouffer dans mes propres bras. “ La tasse a éclatée, la jolie, jolie tasse. Elle est brisée. C'est à cause de la gamine, elle est foutue. Elle va subir. Elle va subir, subir, subir. ” Je marmonne dans mon coin, les yeux vides, résolument planter sur le sol. C'est mon cerveau qui se déconnecte. La tasse, la gamine, les imbéciles. “ Mikkel, c'est Mikkel l'imbécile. Imbécile. ” Je passe une main dans mes cheveux, les tire un peu en arrière, dégage ma vue. Je ne veux plus faire un pas, j'ai peur de m’effondrer. Je sais que je ne vais plus me relever. Kaj. Je redresse ma tête, lèvres tremblantes. Je l'ai blessé. Ma carcasse bouge, réagit, une alerte. Je m'approche, automate, et mes mains se lèvent. Après le coup, elles se font caresses, effleurement, dessinent doucement son visage. Je le connais. Il est à moi. Mon frère. Mes lèvres se posent sur sa mâchoire, endroit blessé, et y exerce une légère pression. C'est une excuse, j'éloigne légèrement mon visage, mes mains toujours contre. “ C'est une leçon. ” je souffle, confidence à demi-mot. Il ne doit plus m'ignorer, me rejeter, me négliger. Je ne peux pas, ne le supporterais pas. Alors je souris. Parce que c'est comme ça, je souris tout le temps, je souris à ce visage opposé au mien, à ces traits que je connais par cœur. Si je ferme les yeux, il est là. Je suis désolée. Peut-être. Je ne dis rien. Tu te souviendras de moi.
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Kaj Hummel

Kaj Hummel

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MessageSujet: Re: souviens toi des moments divins, planants, éclatés au matin, et maintenant nous sommes tout seuls. (KAJ)   souviens toi des moments divins, planants, éclatés au matin, et maintenant nous sommes tout seuls. (KAJ) EmptyDim 2 Juin - 13:26

Le pays des merveilles reste amoché dans ton coeur, pour l'instant.

Il y a une chose dont nous devons nous souvenir. Memento mori. Nous mourrons tous un jour, autant elle que moi, autant moi que elle. Est-elle donc morte de l'intérieur ? Ne reste-t-il donc de son âme qu'une petite parcelle à peine visible ? Je n'y vois qu'une vase noire bouffée par des millions de petits démons. Le thé cadence, les têtes explosent à cause des bourdonnements. Tout est fort, trop fort en ce moment. Les pas, les rires, les mots, le silence des sourds me parait plus acceptable, plus doux. Je voudrais qu'elle reste là, qu'elle ne bouge pas et que surtout, sa bouche ne s'ouvre pas. J'y vois déjà un dragon, un quelconque animal aux yeux fous me dévorer les entrailles, pendant qu'agonisant, je me viderais de mon sang. Ou bien, elle optera pour une manière plus simple, retourner la tête, nuque brisée, nerfs achevés. Restera de moi qu'une poussière aussi inutile et infime qu'un gâteau rance dans un placard. Abandonné, lessivé, sans pour autant se laisser disparaitre. Je serais là. Toujours. Dans les rouages de sa vie, à rouiller sa machine, faire tomber ses aiguilles, le plus lentement possible. Jusqu'à ma perte. Jusqu'à la sienne. Se battre contre son miroir s'avère être inutile, stupide, même parfaitement dingue aux yeux du monde. Pas contre un miroir, non, pire. Contre une pensée, une réalité plus que poignante. Mon coeur bat au rythme du sien. Foutoir remplis de paradoxes. Je t'aime. Je ne t'aime plus. Jetons nous dans les ordures, nous ne valons pas mieux qu'elles. Nous serons les dieux des endroits sales et pourris jusqu'à la moelle. Comme ceux, qui dans les alentours, nous surveillent, nous regardent de leurs sourires malfamés, carnassiers. Il faut se cacher, il faut disparaitre de la surface de l'univers, s'enfermer dans le monde que notre chère soeur a pu se créer. Serait-ce donc plus doux de se faire avaler par une illusion ? A croire qu'elle se sentait mieux. Heureuse. Voir des animaux aux sons plus que douteux, des plantes parlantes et du thé. Encore. Toujours. Avec les trois petits chats qui regardent un horizon bleuté. Mais faux. Faux. Faux. Encore et toujours factice. Et comme le murmure d'un rapace désopilé, c'est de ses petites lèvres que sort son prénom. J'ai bien envie de rétorquer non. Ce n'est pas une femme, encore moins une enfant. Elle est quelque chose, coincée entre la dérision et la bêtise, ou bien l'horreur. Reculer pour mieux s'approcher, je ne bouge pas d'un cil. J'aimerais être une statue pour ne plus jamais pleurer, j'aimerais être une statue pour ne pas sentir les coups et les fourberies. Que doit être la vie, coincé dans un monde de pierre ? Sans pouvoir articuler ? Ni même regarder ? Trou noir. Toujours plus profond au fur et à mesure que l'effroi passe sous mes paupières. Je n'ai pas peur, c'est eux qui me donnent cette impression. Je, n'ai, pas, peur. Encore moins d'elle et de ceux qui peuvent à peupler ces pièces. C'est la vallée des larmes, le déclin le plus complet. Mon coeur claque, un peu plus. Pompe mal agencée gonflée d'un sang souffreteux, sûrement vert ou bleu. Le rouge ce n'est pas pour les Hummel, c'est pour les mortels. Visage rapproché, deux yeux qui se battent à corps perdus, dans l'oreille, dans ce creux. Else. Encore et à nouveau. Elle se présume être ici, elle préconise à sa propre existence. Qui est là ? Personne. Ma soeur est cachée, au fin fond d'un esprit tourmenté, ou du moins, c'est ce que notre paternel aime à dire. Selon lui, je suis bien, trop pour ce monde, et surtout pour ma cadette. Qui est-il pour juger ? Si ce n'est un indéniable crétin bon à offrir des médicaments à la tire. Ne me sauve pas, ne me sauve plus, de toute façon, je suis foutu. Les calmants durant un temps, puis ce hurlement strident. Frappe, toujours plus fort, toujours plus vite.

Une tasse, puis deux. Crick, crack. Pif, paf. Glang. Elle va réveiller tout le bon petit peuple, qui dans son égoïsme ne fera que râler. Ma tête va à gauche, puis à droite, devant mes pieds, des ruines à l'image de nos têtes. C'est un bordel. Bien rangé il parait. Dommage, elles étaient belles ces tasses à thé. Pourtant, il est d'habitude d'en racheter une au moins une fois par semaine. Il vaut mieux à quelque chose qui coupe qu'un feu de folie. Combien de fois me suis-je mis à imaginer la tapisserie se faire manipuler par des flammes rougeâtres ? Nous mourrons tous un jour. Dans le feu, dans l'eau, la faute d'un coeur trop fragile ou d'un cerveau qui se liquéfie. Je ne bouge pas, toujours pas. Une main dans la figure, une douleur confuse et un visage qui part d'un seul côté. Mes yeux se ferment sur le coup. De la force, oui elle en a, mais sûrement peu pour me faire saigner. Je vais devenir rouge de ce côté, bleu si jamais tout a été plus conséquent que je ne l'avais imaginé. Pinçant ma lèvre inférieure, je retiens un souffle plaintif. Les faiblesses, je ne dois pas lui montrer les miennes, même si, elle les connait depuis toujours. Pacte malin, pacte malsain. « La tasse a éclatée, la jolie, jolie tasse. Elle est brisée. C'est à cause de la gamine, elle est foutue. Elle va subir. Elle va subir, subir, subir. » Toujours de la faute de la blonde, jamais de la brune. Gagnante dans ce combat de titan, qui à ne pas en douter, fera la claque de deux mondes parfaitement différents. Moi ? Je reste entre les deux, je m'amuse avec des fils invisibles, qui collés aux doigts d'Hedvig peuvent me servir autant que m'ennuyer. Subir quoi ? La tuer ? Il suffit de prendre une balle, de tirer, et de la jeter dans de la terre habillée par des vers. Qu'est-ce que tu attends pour commettre tes pulsions ? Rien. Tu n'as peut-être pas le courage au bout du compte, de la faire flancher définitivement. Trop rapide, trop élancée, le contraire de ma propre personne, qui préférant m'attaquer sur le terrain morale peut jouer de deux visages. Gentil, méchant. « Mikkel, c'est Mikkel l'imbécile. Imbécile. » Injure enfantine lancée dans les airs, elle cogne contre mes tympans, sur les parois de mon crâne. Ce n'est pas que lui, c'est toi aussi. Pourquoi se jeter dans ses bras ? Pourquoi lui murmurer tout bas ? En quoi est-ce qu'elle trouve le repos dans les yeux d'un ignorant ? D'un ami à une autre ? Si au départ, le plan mauvais sonnait dans ma tête comme une évidence, plus les choses deviennent claires, et moins j'ai confiance en elle, en lui. Alors je l'accrocherais contre un arbre, avec des cordes, plein de cordes, elle ne pourra plus bouger, tout juste respirer et seulement m'en parler. Jusqu'à la fin des temps, je resterais devant à la fixer, lui raconter des histoires aussi anodines que maladroites. Ses lèvres rosées frôlent la peau de ma mâchoire. Ma respiration est lente, peu régulières. Une blessure comme une guérison, elle joue des deux mots, des deux faces cachées. « C'est une leçon. » Rire cachée derrière une légère écharpe qui me caresse encore la peau, j'hausse les sourcils, tout en glissant ma main dans ses cheveux. Un de mes doigts s'amuse à entortiller une de mèches. Durant un instant. Une seconde, ou deux, ou trois. Ou même deux minutes à ne pas en douter. Les battements de mon coeur me font de plus en plus mal, je me bats contre l'impossible, contre l'infaisable. Exerçant une légère pression sur sa tignasse brune aux reflets encore indécis, mon visage s'approche du sien. De son oreille, juste assez près pour pouvoir murmurer. « C'est une punition. » Moi aussi je sais jouer. Tu n'as pas les cartes en main, maintenant, c'est à mon tour d'asséner le coup de grâce, de sortir l'artillerie et surtout, ne prendre aucune pitié par la même occasion. Relâchant presque avec une certaine violence sa tête, je recule d'un pas, puis de deux. Mes chaussures s'écrasent sur les morceaux de tasse. Feignant un grognement. Toujours casser ce qui est beau, après tout, rien ne l'est réellement en ce bas monde, et la lune arrive à rendre cette scène plus sinistre qu'elle ne l'est. « De quoi est-elle fautive ? De rien. C'est ta propre connerie, ta propre bêtise. C'est toi qui l'accueilles dans tes draps, qui sans rechigner l'accepte, comme ça. C'est Else. » Comme si je crachais le nominatif d'un poison. Elle l'est, elle se glisse en moi comme des lettres dans un livre, me ronge les os comme un chien malade. Ne t'amuse pas, pas avec moi, pas avec ça. Tu vas perdre tu sais ? Tu vas te casser la figure encore plus que d'habitude, les poings te servent, quant à moi, les phrases me paraissent plus logiques, plus meurtrières. Et si un jour, tu tombes à cause d'une vérité que tu ne voulais pas voir, je tomberais avec toi. « TOI. Et encore, toi. Mademoiselle Hummel ici présente, le visage de poupée trop délaissé. » Je veux lui offrir l'amour que je lui porte. Mikkel le fait, mais il ne ressent rien, pas grand chose pour elle, ne fait que la prendre pour une siphonnée. Peut-être qu'elle l'est, mais dans ce cas, je ne dois pas valoir mieux et vice et versa. Mes bras lui sont offerts pourtant, à croire que rien ne peut lui suffire. On se lasse. Et un jour, je mourrais aussi, d'une tasse plantée dans l'oeil ou dans le coeur.
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